Hausse du chômage: Au-delà des facteurs conjoncturels
Par Zahira Bechari
Le gouvernement a mis la création d’emplois en tête de ses priorités. Malgré cela, le taux de chômage a atteint un niveau record depuis deux décennies au premier trimestre 2023 en raison de facteurs structurels complexes.
Selon les chiffres du Haut-commissariat au Plan (HCP), le taux de chômage au Maroc a augmenté de 1,2 point pour atteindre 12,7% au premier trimestre 2023, par rapport à la même période de l’année précédente. Ce niveau de chômage est le plus élevé depuis l’année 2000.
Cette situation est particulièrement préoccupante pour les jeunes, qui représentent plus de la moitié des chômeurs du pays. Le taux de chômage chez les jeunes a augmenté de 2,2 points pour atteindre 30,3% au premier trimestre 2023 par rapport à l’année précédente.
Bien que la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 ait eu un impact sur l’économie marocaine, les facteurs conjoncturels ne suffisent pas à expliquer la situation actuelle du chômage dans le pays. Malgré une croissance économique relativement soutenue ces dernières années, avec un taux de croissance de 5,8% en 2019, le Maroc continue de faire face à des défis structurels tels que la faiblesse de la demande intérieure, les difficultés d’accès des entreprises au financement et à l’innovation, ainsi que les problèmes de l’éducation et de la formation professionnelle.
Le gouvernement a mis en place plusieurs politiques pour l’emploi afin de faire face à cette situation préoccupante. Par exemple, le Plan d’accélération industrielle 2014-2020 avait pour objectif de créer 500 000 emplois industriels dans le pays. Sous la direction d’Aziz Akhannouch, le nouveau gouvernement a continué à mettre l’emploi en tête de ses priorités en prenant des mesures pour stimuler l’investissement et l’entrepreneuriat, ainsi que des programmes de formation professionnelle pour les jeunes.
Cependant, malgré ces initiatives, les résultats en termes de création d’emplois n’ont pas été à la hauteur des attentes. Selon le HCP, le nombre de personnes occupées a diminué de 58 000 au premier trimestre 2023, soit une baisse de 0,3% par rapport à la même période de l’année précédente.
Le casse-tête du gouvernement
Le Maroc est confronté à une situation préoccupante en termes de chômage, en particulier chez les jeunes. Bien que le gouvernement ait mis en place plusieurs politiques pour l’emploi, les résultats ne sont pas encore visibles. Il est important de prendre en compte les défis structurels liés à l’éducation et à la formation professionnelle, ainsi que les difficultés des entreprises à accéder au financement et à l’innovation. Il est donc essentiel que le gouvernement continue à mettre en œuvre des politiques qui encouragent l’investissement, stimulent l’entreprenariat et améliorent l’accès à la formation professionnelle pour les jeunes. Il est également important de soutenir les entreprises dans leur développement, en leur offrant des solutions de financement adaptées à leurs besoins.
Enfin, il est important de souligner que la situation actuelle du chômage au Maroc ne peut être résolue par le gouvernement seul. Une approche collective impliquant le secteur privé, la société civile et les partenaires internationaux est nécessaire pour relever le défi du chômage et stimuler la croissance économique du pays.