HCP: 25% des femmes victimes de violence conjugale souffrent psychiquement
Une femme sur quatre (25%) victime de la violence conjugale physique et une sur 10 en cas de violence sexuelle ont souffert de blessures et/ou de problèmes psychologiques suite à l’incident de violence physique ou sexuelle le plus grave vécu au cours des 12 derniers mois, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Parmi ces victimes, les troubles d’ordre psychologique sont rapportés par 60,2% suite à la violence physique et 79% suite à la violence sexuelle, précise le HCP qui vient de dévoiler les résultats relatifs au coût social de la violence à l’encontre des femmes et des filles, tirés à partir de l’enquête nationale sur la violence à l’égard des femmes et des hommes de 2019.
Les conséquences psychologiques les plus courantes des violences physique et sexuelle sont des sentiments de nervosité de frustration et d’anxiété (24% en cas de violence physique et 18% en cas de violence sexuelle), des troubles du sommeil (16% et 17%), une sensation de fatigue permanente (15% et 16%), indique la même source.
Les résultats de ladite enquête font également ressortir qu’en cas de violence physique, ces femmes présentent des égratignures et ecchymoses (52,2%), des entorses et dislocations (11,2%), des incisions profondes et blessures graves (5,5%), des blessures au tympan ou aux yeux (5%), des fractures ou fissurations des os (5,2%), des cassures des dents (4,9%).
En cas de violence sexuelle, les victimes souffrent surtout de blessures et déchirures au niveau des organes génitaux (13,6%), d’hémorragies (11,7%), de maladies sexuellement transmissibles (9%), de blessures et ecchymoses (6,6%), ainsi que de grossesses non désirées (3,5%), souligne le HCP.
Par ailleurs, des effets néfastes sur la santé physique et psychique des victimes sont aussi causés par la violence subie dans les espaces publics.
Aussi, au sein de cet espace, les femmes souffrent de troubles d’ordre psychologique (34,3% des suites de violence physique et 79,1% des suites d’agression sexuelle) et présentent de multiples problèmes d’ordre physique, dont des ecchymoses et égratignures (63,7% en cas de violence physique et 20,5% en cas d’agression sexuelle).
Réalisée par le HCP avec l’appui de l’ONU Femmes – Maroc, dans le cadre de la campagne nationale et internationale de mobilisation pour l’élimination de la violence à l’encontre des femmes, cette enquête a été menée entre février et juillet 2019.
L’étude du coût social de la violence a porté sur la population de filles et de femmes âgées de 15 à 74 ans ayant déclaré avoir eu des expériences de violence physique et/ou sexuelle au cours des 12 derniers mois. Elle est en plus appréciée selon le contexte de violence qu’il soit conjugal, familial, dans les lieux de travail, les lieux d’études et les lieux publics.
( Avec MAP )