HCP: plus de 42% des hommes ont subi au moins un acte de violence
Plus de 42% des hommes ont subi au moins un acte de violence, 46% en milieu urbain et 35% en milieu rural, durant les 12 mois précédant la réalisation d’une enquête réalisée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Cette violence est plus répandue parmi les jeunes âgés de 15 à 34 ans (47% contre 29% parmi ceux âgés de 60 à 74 ans), parmi les célibataires (46% contre 40% parmi les mariés) et ceux ayant un niveau scolaire supérieur (46% contre 33% pour ceux sans niveau scolaire), précise le HCP dans une note sur « la Prévalence de la violence subie par les hommes dans les différents espaces de vie ».
« Si l’on considère la violence durant toute la vie, 70% d’hommes ont subi au moins un acte de violence, 75% parmi les citadins et 61% parmi les ruraux », ajoute le HCP, notant que le contexte conjugal s’avère l’espace de vie le plus marqué par la violence puisque 31% des hommes sont victimes de violence perpétrée par la partenaire (épouse, ex épouse, fiancée ou amie intime).
La violence dans les autres contextes de vie touche près de 12% d’hommes dans le cadre familial perpétrée par un membre de la famille autre que la conjointe et 10 % dans l’espace public. Ils sont 16% à être victimes de violence dans le cadre de l’exercice de leurs activités professionnelles et 12% dans le cadre de leurs études.
A l’exception des lieux d’éducation et de formation, les hommes citadins sont plus exposés à la violence dans les autres espaces de vie que leurs homologues ruraux, poursuit la note.
Par forme de violence, 37% des hommes ont subi la violence psychologique au cours des 12 mois précédant l’enquête, 11% la violence physique, 2% la violence sexuelle et 1% la violence économique. Ainsi, 73% de l’ensemble des violences subies par les hommes sont dues aux violences psychologiques, 20% aux violences physiques, 4% aux violences sexuelles et 3% aux violences économiques.
La prévalence de la violence conjugale, établie à 31% durant les 12 mois précédant l’enquête, varie selon les caractéristiques démographiques et socio-économiques des hommes victimes de violence. Elle est plus élevée parmi les citadins avec 33% (27% en milieu rural), les plus jeunes âgés de 15 à 24 ans avec 61% (24% parmi ceux ayant 60 à 74 ans) et ceux ayant un niveau scolaire supérieur avec 41% (24% parmi ceux n’ayant aucun niveau scolaire).
Cette violence marque plus les relations extra maritales puisque sa prévalence s’élève à 54% parmi les hommes célibataires ayant eu une fiancée ou une partenaire intime au cours des 12 mois précédant l’enquête contre 28% parmi les mariés.
Dans le cadre des relations entre partenaires intimes, la violence se manifeste surtout sous une forme psychologique. Ainsi, plus que 30% des hommes ont déclaré avoir subi une violence psychologique au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête (32% de citadins contre 27% des ruraux), 26% sous forme de comportements dominateurs portant atteinte à leur liberté individuelle et 13% sous forme de violence émotionnelle.
Les comportements dominateurs traduits principalement par des manifestations de colère ou de jalousie de la part de la femme lorsque « son partenaire parle à une autre femme », par le fait « d’insister à savoir où il se trouve de manière exagérée » ou par le fait « d’imposer sa façon de gérer les affaires du ménage », sont exprimés respectivement par 43%, 31% et 32% des hommes victimes de cette forme de violence.
La violence émotionnelle, quant à elle, se manifeste essentiellement par « le refus de la partenaire de parler à son conjoint pendant plusieurs jours » selon 75% des hommes victimes de cette violence et par « son humiliation ou rabaissement par la partenaire » pour 30% des victimes.
Les violences physiques et/ou sexuelles ont été infligées à 2% des hommes (dont 1% ont été victimes de violence physique). La violence économique de sa part, touche moins de 1% des hommes dans ce contexte.
Cette enquête a porté sur un échantillon de 3.000 hommes âgés de 15 à 74 ans. Le but étant, certainement pas de minimiser les violences endurées par les femmes, mais plutôt d’apporter plus d’éclairage au phénomène social de la violence dans son aspect bidimensionnel, et d’élargir son appréhension du côté des victimes et des auteurs dans leur double source féminine et masculine, souligne le HCP. L’analyse des résultats de la violence subie par les hommes est scindée en deux volets. Le premier volet, objet de cette publication, retrace les aspects liés aux violences subies par les hommes, notamment leurs prévalences dans les différents contextes de vie et sous ses différentes formes ainsi que leurs déterminants.
Le deuxième volet, qui sera présenté ultérieurement, s’intéresse aux perceptions masculines vis à vis du phénomène de la violence qui permettraient de comprendre quelques enjeux de pouvoir et de domination liés aux rapports de genre dans la société.
( Avec MAP )