Hépatite C au Maroc : l’ALCS tire la sonnette d’alarme
Par Yasmine El Khamlichi
A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre les hépatites, l’Association de lutte contre le Sida (ALCS) a organisé hier, mardi 23 juillet, une conférence de presse pour dresser un état des lieux de l’hépatite C dans notre pays. L’ALCS avance des chiffres alarmants, 5.000 personnes succombent à cette maladie chaque année, soit 15 par jour.
A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre les hépatites, célébrée le 28 juillet, l’Association de lutte contre le Sida a tenu hier, mardi 23 juillet, une conférence de presse à Casablanca, pour faire un état des lieux de cette « épidémie ».
La situation est alarmante. Jugez-en vous-même ! « 400.000 Marocains sont infectés, alors que 5.000 personnes succombent à ce virus chaque année, dont 15 perdent la vie à titre quotidien », indique l’ALCS.
A travers ce tableau sombre, l’association veut transmettre un message explicite aux pouvoirs publics : attention à la propagation de l’Hépatite C ! L’ONG dénonce le retard du lancement du plan stratégique national de lutte contre les hépatites virales.
Souvent la personne contaminée ne sait pas qu’elle est porteuse du virus, qu’à partir de 4 ou 6 semaines, d’où le risque de développer une cirrhose du foie ou un cancer. L’hépatite C est guérissable. 20% des personnes atteintes de l’hépatite C guérissent spontanément, indique «le guide pour connaître le virus de l’hépatite C, l’éviter » établi par l’ALCS.
Selon la même source, cette épidémie se transmet essentiellement par le sang. Similaire au virus du sida, le virus de l’hépatite C peut se reproduire dans l’organisme, et très lentement, détruire les cellules du foie. Le document explique que cette maladie a tendance à devenir chronique : plus de quatre fois sur cinq, l’organisme infecté ne se débarrasse pas du virus.
Contrairement à l’hépatite A qui disparaît d’elle-même au bout de quelques jours ou de quelques semaines, l’hépatite B ne devient chronique qu’une fois sur dix.
Sur le plan mondial, 71 millions de personnes souffraient d’une infection chronique au virus de l’hépatite C en 2017, avec 399.000 décès annuellement, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Comment savoir si on est atteint du virus de l’hépatite C ? L’ALCS signale qu’il faut effectuer deux tests sanguins distincts pour diagnostiquer l’hépatite C.
Premier test : dépistage des anticorps anti-hépatite C. Il est utilisé pour déterminer si la personne est déjà entrée en contact avec l’hépatite C. Un résultat positif indique que la personne est déjà entrée en contact avec l’hépatite C à un moment donné. Il faut toutefois souligner que les anticorps restent dans le corps même si le virus est éliminé. D’où l’importance d’un test de confirmation, car ce deuxième test permet de déterminer si le virus est encore présent dans le corps.
Deuxième test : dépistage du virus. Ce test (appelé test PCR, test de charge virale ou test de recherche de l’ARN) permet de détecter la présence d’une infection active à l’hépatite C.
Un résultat négatif indique que la personne n’est pas atteinte de cette maladie.