Huawei exclu du réseau 5G britannique
L’équipementier télécoms chinois Huawei sera complètement retiré des réseaux 5G du Royaume-Uni d’ici la fin de 2027, a annoncé mardi le gouvernement britannique, précisant qu’il y aura également « une interdiction totale de l’achat de tout nouveau kit Huawei 5G après le 31 décembre 2020 ».
Cette décision a été prise lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale (NSC) présidée par le Premier ministre, Boris Johnson, en réponse aux nouvelles sanctions américaines. Celles-ci ont été imposées à Huawei en mai, après la décision initiale du Royaume-Uni sur les fournisseurs à haut risque, précise le gouvernement dans un communiqué publié sur son portail électronique.
« Les experts techniques du NSC ont examiné les conséquences des sanctions et ont conclu que l’entreprise devra procéder à une reconfiguration majeure de sa chaîne d’approvisionnement, car elle n’aura plus accès à la technologie sur laquelle elle s’appuie actuellement », ajoute la même source.
« En conséquence, le gouvernement britannique a convenu que les opérateurs britanniques devraient arrêter l’achat d’équipements Huawei concernés par les sanctions. Il y aura une interdiction sur l’achat du nouveau kit Huawei pour 5G à partir de l’année prochaine et il sera complètement supprimé des réseaux 5G d’ici la fin de 2027 », a-t-on précisé.
Londres était soumis depuis des mois à des fortes pressions de l’administration Trump, qui accuse Huawei d’espionnage pour le compte de Pékin, ce que nie le groupe chinois.
Malgré plusieurs mises en garde américaines, le gouvernement britannique avait permis en janvier au géant des télécoms chinois de construire jusqu’à 35% de l’infrastructure non stratégique nécessaire pour déployer le nouveau réseau 5G du pays.
Mais face à la grogne de Washington et de députés conservateurs, le gouvernement avait laissé entendre qu’il durcirait sa position, mettant en avant le risque sécuritaire que peut représenter la présence de l’équipementier dans ses infrastructures.
Les relations entre le Royaume-Uni et la Chine se sont ensuite tendues ces dernières semaines avec l’entrée en vigueur d’une loi controversée sur la sécurité, imposée par Pékin à Hong Kong et dénoncée par Londres.
Downing Street a promis d’étendre les droits à l’immigration, et à terme l’accès à la citoyenneté britannique, pour des millions d’habitants de son ex-colonie, une mesure dénoncée par la Chine comme une « ingérence » dans ses affaires intérieures.