Huelva: La période de travail des saisonnières marocaines s’est déroulée dans de « bonnes conditions »
La période de travail des saisonnières marocaines à Huelva en Espagne pour la récolte des fruits rouges s’est déroulée dans de « bonnes conditions », a indiqué, mercredi, le ministre de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle, Mohamed Yatim.
Suite à la visite d’une délégation composée de représentants du ministère et de l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec) au port de Tanger ville pour superviser l’opération de retour des travailleuses saisonnières au Maroc et recueillir leurs avis sur les conditions de travail et de logement dans les exploitations agricoles espagnoles, M. Yatim a affirmé être « serein » quant aux conditions de déroulement de la campagne de cueillette des fraise et des fruits rouges au titre de l’année 2018.
Plusieurs ouvrières, soit celles ayant bénéficié de cette opération à maintes reprises ou celles qui ont vécu cette expérience pour la première fois, ont formulé le souhait de renouveler cette opération, ce qui confirme que les conditions étaient effectivement « bonnes », a-t-il dit, mettant l’accent sur la nécessité d’œuvrer pour développer cette opération importante qui bénéficie à plusieurs familles et d’en assurer la réussite, surtout devant la demande croissante de la main d’œuvre marocaine par les autorités et les employeurs en Espagne.
Il a également affirmé prendre toutes les mesures nécessaires dans le but d’assurer l’accompagnement des ouvrières saisonnières marocaines dans les exploitations agricoles espagnoles, de garantir leur protection sociale et d’apporter le soutien nécessaire si elles font face à des pratiques incorrectes, assurant que le gouvernement est en contact continu avec les autorités espagnoles pour veiller à l’application des contenus de l’accord de main-d’œuvre conclu entre les deux pays.
Interrogées par la MAP à leur arrivée au port de Tanger ville dans le cadre de cette opération de retour qui a démarré le début du mois courant pour s’achever le 31 juillet prochain, plusieurs travailleuses se sont réjouies des conditions de travail et de logement dans les exploitations agricoles espagnoles et ont affirmé « n’avoir subi aucun acte de violence », formulant le souhait de pouvoir renouveler cette expérience l’année prochaine pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Selon un rapport de l’Anapec sur la campagne de cueillette des fraises et des fruits rouges à Huelva au titre de l’année 2018, l’opération de recrutement des ouvrières agricoles dans les exploitations espagnoles est considérée parmi les expériences réussies au niveau du placement à l’international compte tenu des résultats significatifs réalisés dans l’insertion professionnelle de la population rurale marocaine, précisant que le niveau de vie de cette population a connu une nette évolution grâce à l’augmentation significative de leurs revenus, ce qui a contribué à l’amélioration de leurs situations, tant sur le plan économique que social.
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Le rapport souligne également que la compagne agricole au titre de l’année 2018 peut être qualifiée d’exceptionnelle et a été marquée par la réception par les autorités marocaines, après plusieurs années de stagnation dues à la crise économique en Espagne, d’une offre portant sur un nombre important d’opportunités d’emploi au profit des travailleuses marocaines dans les exploitations agricoles espagnoles, en particulier dans la province de Huelva et ceci suite aux différentes discussions entre les responsables marocains et leurs homologues espagnols.
Ces discussions ont abouti à l’octroi au Maroc d’un contingent de 7.000 opportunités d’emplois au profit des répétitrices pour une durée de trois mois, en plus d’une nouvelle offre d’emploi générique d’environ 11.000 emplois émanant de cinq associations d’entreprises agricoles espagnoles dans la province de Huelva, ajoute le rapport.
Un total de 10.339 ouvrières ont été ainsi sélectionnées par les représentants des cinq associations des entreprises agricoles espagnoles, selon la même source, qui précise que l’opération de sélection a rassemblé des ouvrières génériques dans 5 villes du Maroc, à savoir Agadir, Oujda, Meknès, Belksiri et Marrakech.
Quelque 16.787 autorisations ont été délivrées au titre de l’année 2018, contre 5.041 autorisations l’année écoulée. Le nombre des visas délivrés par le consulat d’Espagne à Tanger est de 15.333 répartis entre les répétitrices et les génériques, contre 4.621 visas octroyés en 2017.
D’après le rapport, l’opération d’appui au départ des ouvrières agricoles au niveau du port de Tanger ville a démarrée le 6 février 2018 jusqu’au 7 mai 2018. Les 49 départs ont concerné 110 groupes de travailleuses pour un effectif de 15.134 personnes accompagnés par l’équipe de l’Anapec en coordination avec les autorités portuaires.
Dans le cadre du suivi de la situation des travailleuses saisonnières, et comme il a été programmé depuis le début de la campagne agricole 2018, une délégation conjointe maroco-espagnole a effectué, les 10 et 11 mai courant, une visite de terrain dans la province de Huelva (Espagne). La délégation a visité les exploitations agricoles espagnoles et les usines de conditionnement des produits agricoles et les logements pour s’enquérir des conditions de travail des ouvrières et s’assurer des différentes prestations fournies aux ouvrières agricoles pour les accompagner et faciliter leur intégration.
Le processus d’emploi des travailleurs saisonniers en Espagne est encadré par l’accord de main-d’œuvre conclu entre les deux pays le 25 juillet 2001 et que les offres d’emploi émanant de la partie espagnole sont traitées dans le strict respect des dispositions prévues par ledit accord et conformément aux procédures en vigueur à cet effet. En vertu de cet accord, les travailleurs marocains jouissent de tous les droits accordés à leurs homologues espagnols en termes de conditions de travail, de durée de travail, de salaire, d’assurance et de couverture sociale.