Huile d’olive : Production en baisse, prix en flèche et fermetures d’usines imminentes
Le secteur de l’huile d’olive au Maroc bat de l’ail et se retrouve dans une crise sans précédent, avec une baisse de la production attribuée au changement climatique, notamment à un déficit d’irrigation et à des conditions de chaleur extrême.
Recul net dans la production d’huile d’olive. Selon l’Association régionale des oléiculteurs de Marrakech-Safi, les oliviers n’ont pas donné satisfaction après une année très difficile, et ce, dans une lettre adressée aux directions régionales du ministère de l’Agriculture.
Pour le président de l’Union professionnelle oléicole marocaine, ce déclin de la production trouve principalement son origine dans le changement climatique, lequel a provoqué un manque d’irrigation, une pluviométrie insuffisante et de la chaleur, notant que la chaleur constatée ces dernières années, aussi bien en hiver qu’en automne, s’est répercutée de manière importante sur la production d’huile d’olive.
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Face à la faiblesse de la récolte, les prix de l’huile d’olive ont connu une flambée spectaculaire. En effet, les tarifs actuels ont atteint des sommets inédits, avec des prix pouvant aller jusqu’à 140 dirhams le litre dans certaines régions du Royaume. Cette augmentation marquée représente une hausse significative par rapport aux prix antérieurs, qui étaient d’environ 90 dirhams le litre. Cette envolée des prix est le reflet direct de la baisse de production causée par des conditions climatiques défavorables et un déficit d’irrigation, exacerbant ainsi la crise pour les consommateurs et les producteurs.
Aujourd’hui, le prix de l’olivier sur pied est de 15 dirhams, tandis que le coût de l’huile pourrait atteindre 150 dirhams l’année prochaine. De plus, certaines usines seront contraintes de fermer, entraînant des licenciements parmi leurs employés. C’est ce qu’a déclaré, mardi 23 juillet 2024, Kamal Ben Khaled, député du Rassemblement National des Indépendants (RNI), qui a interpellé le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, au sujet de la crise actuelle touchant le secteur oléicole.
Selon le député, l’envolée des prix de l’huile d’olive cette année est due à la précipitation pour acheter les olives avant le début de la saison de récolte, ce qui entraîne la vente de petites quantités à des prix exorbitants. Il recommande un ensemble de mesures pour atténuer la crise, parmi lesquelles le président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’olive (INTERPROLIVE) suggère d’arrêter les exportations. En attendant, le gouvernement a déjà adopté cette mesure.