IFC et Bank Al-Maghrib s’associent pour renforcer l’évaluation du crédit au Maroc
Bank Al-Maghrib et l’International finance corporation (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, ont organisé, jeudi à Rabat, une conférence internationale sur les meilleures pratiques en matière de Registres nationaux de crédits, en mettant l’accent sur la manière dont les données de crédit peuvent aider les autorités de régulation à assurer leurs fonctions institutionnelles, notamment celle d’assurer la stabilité financière.
A cette occasion, le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a affirmé qu’un meilleur accès aux données financières permet aux banques de mieux fonder leurs décisions d’octroi de crédit et d’avoir des rapports plus confiants avec les entreprises.
L’accessibilité du crédit par les PME, qui constituent l’essentiel du tissu économique marocain, nécessite l’obtention de « données de qualité » à travers le développement du dispositif d’information financière en place, a indiqué M. Jouahri, notant que le Maroc a été précurseur dans le domaine de l’utilisation des « Centrales risques ».
Bank Al-Maghrib est la première Banque centrale du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à ouvrir deux Credit Bureau, a-t-il fait observer, relevant qu’il s’attèle actuellement à la refonte de son Registre national des crédits en s’inspirant des meilleures pratiques internationales et en exploitant des données provenant de multiples sources afin de surveiller le risque systémique du pays tout en répondant à l’évolution de la réglementation financière imposée par les nouvelles normes internationales.
S’agissant de cette rencontre, le Wali de BANK Al-Maghrib a indiqué qu’elle aborde l’importance pour les banques centrales de mutualiser leurs expériences en ce qui concerne l’utilisation des centrales des risques et d’améliorer leurs pratiques par rapport à leurs missions principales se rapportant à la stabilité financière, au contrôle bancaire et à la politique macro et micro prudentielle.
M. Jouahri a également mis l’accent sur les opportunités que peuvent offrir les nouvelles technologies de l’information en termes d’échange, de collecte et de stockage de données, ainsi qu’en matière de cyber-sécurité et de protection des données personnelles.
Pour sa part, le directeur du bureau Maghreb de l’IFC, Xavier Reille, a souligné que la « centrale des risques » est un outil indispensable des régulateurs pour la stabilité financière, notant que le développement de l’activité d’évaluation du crédit est l’un des moyens les plus rapides et les plus efficaces pour élargir l’accès des petites et moyennes entreprises au financement, tout en maîtrisant les risques systémiques dans le pays.
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Il a ajouté à ce propos que la disponibilité et la transparence des données partagées entre les institutions financières, les autorités de régulation et les autres acteurs financiers sont essentielles pour simplifier le processus décisionnel et réduire les coûts du crédit ainsi que les incidents de paiement.
M. Reille a outre fait remarquer que grâce aux efforts constants de réformes et d’adaptation de Bank Al-Maghrib, le Royaume a pu développer une infrastructure complète pour la gestion des risques de crédit, relevant que les réformes entreprises par le Maroc dans ce domaine lui ont permis d’améliorer sensiblement son classement dans le rapport Doing Business du Groupe de la Banque Mondiale.
Depuis 2005, l’IFC et la Banque Mondiale ont développé un grand programme sur l’amélioration des infrastructures financières dans les pays émergents, a-t-il signalé, précisant que les experts et consultants de l’IFC sont ainsi intervenus dans plus de 80 pays pour soutenir les autorités en apportant une assistance technique complète et adaptée en vue de moderniser leur système.
De son côté, l’ambassadeur du Japon au Maroc, Takuji Hanatani, a affirmé que la diversification pour stimuler les industries et le commerce est devenue essentielle pour assurer des économies résilientes et créer des emplois décents notamment pour les jeunes et les femmes, appelant les secteurs public et privé à collaborer de manière effective pour renforcer l’environnement financier.
Le nombre d’entreprises japonaises au Maroc est passé de 15, il y a dix ans, à 60 aujourd’hui, avec plus de 40.000 emplois locaux créés, a fait savoir le diplomate, faisant observer que l’amélioration de l’inclusivité, de la stabilité et de la résilience des infrastructures financières est un facteur encourageant non seulement pour les entreprises marocaines, mais également étrangères, y compris japonaises.
Organisée avec l’appui du Japon, cette rencontre qui a été animée par des experts des banques centrales d’Allemagne, du Brésil, d’Espagne, d’Italie et de Turquie ainsi que de la Banque centrale européenne, a connu la participation des responsables des autorités de régulation et des banques centrales d’Afrique, du Moyen-Orient et d’autres régions.