Il y a 21 ans décédait feu Hassan II , le Roi réunificateur
Par Hassan Alaoui
Le Maroc commémore, ce jeudi 23 juillet, le XXIème anniversaire de la disparition de feu S.M. Hassan II. Plus qu’une commémoration, marquée par la piété et le recueillement, il s’agit d’une date symbole et d’un retour de mémoire..
Le Roi Hassan II n’était pas seulement l’édificateur d’un Etat moderne, n’était pas uniquement le réunificateur du Maroc dont la Marche verte a illustré la perspicacité, l’audace et la pertinence. Et surtout le succès d’une stratégie. Le Roi Hassan II était aussi le chef d’Etat visionnaire, le sage dans un monde où les turbulences politiques, les turpitudes et les « Realpolitik » en tous genres marquaient de leur sceau l’évolution d’un monde en pleine mutation à cette époque.
Feu S.M. Hassan II avait un charisme manifeste et accentué, celui qui caractérisait tous les Rois du Maroc non pour s’imposer mais pour servir. Il avait également, inscrite sur le fronton d’une Monarchie colletée avec son époque, cette irréductible volonté de hisser son pays sur au sommet des cimes. Peut-être n’a-t-on pas suffisamment mesuré à quel point il s’employait, cette volonté chevillée au corps, à faire du Maroc le pays moderne et démocratique. L’époque, radicalisée en engagements idéologiques plus ou moins irrévocables, ne permettait guère des nuances. Avant les autres, excepté quelques esprits éclairés, il avait compris que le Maroc ne saurait jamais être autre chose qu’une démocratie, constitutionnelle, parlementaire , exécutive et havre de pluralisme et de libertés. Or, cette exigence impliquait davantage de défis qu’elle ne procurait d’autosatisfaction.
Sous son règne s’entama le long cycle initiateur de la mise en œuvre d’une politique des droits de l’Homme, inédite jusque là avec la création d’un Conseil des droits de l’Homme voire un ministère. Cette ouverture politique, le Roi Mohammed VI l’accentuera et la renforcera jusqu’à en faire un pilier majeur de la doctrine de l’Etat de droit. C’est si vrai que le Maroc de Hassan II a incarné une manière de laboratoire. Mais l’exigence de démocratie l’emportait sur les aspérités dérisoires et vaines de l’obscurantisme et du clientélisme qui, en contrecoups, prospéraient en marge, presqu’en catimini, dans le terreau de sous- systèmes érigés en dehors de la règle et de la norme.
Nous pensons à cette force obscure de l’autoritarisme, dont la répression des droits de l’Homme illustrait la variante et que, tout à sa lucidité, à son courage et à sa clairvoyance, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a brisée net. Feu S.M. Hassan II était un démocrate féru de culture de liberté et de créativité. Sa conception de la politique s’inspirait du principe de modération et du dialogue constructif. En politique nationale, il traçait la ligne et fixait la feuille de route en fonction des priorités stratégiques du pays. En politique étrangère – qu’il affectionnait -, il n’avait de cesse de maintenir intacte, pour ne pas dire qu’il renforçait l’image de marque du Maroc dans le concert des nations, suscitant parfois d’incompréhensibles jalousies. Nous commémorons aujourd’hui, non sans grande émotion, le 21ème anniversaire de la disparition de feu S.M. Hassan II, réunificateur du Maroc, homme de défis et éclaireur avisé dans un monde en proie à la fièvre démocratique. Son illustre image est à jamais inscrite dans nos mémoires comme le symbole du Maroc libre et indépendant.