Immigration : L’UE examine la possibilité de créer des centres de retours pour migrants en pays tiers
Le débat sur la politique migratoire de l’Union européenne (UE) prend une tournure décisive alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, propose de s’inspirer de l’initiative controversée de l’Italie en matière de gestion des flux migratoires. Ce projet consiste en la création de centres de rétention et d’expulsion de migrants dans des pays tiers, une approche déjà mise en œuvre par l’Italie en collaboration avec l’Albanie.
Lors d’une déclaration, von der Leyen a explicitement encouragé les États membres à considérer la possibilité d’établir de tels centres en dehors des frontières de l’UE. Cette suggestion survient en pleine tourmente politique alors que le débat sur l’immigration reste extrêmement vif au sein de l’Union.
Le quotidien La Vanguardia, basé à Barcelone, a mis en lumière cette proposition en soulignant qu’elle intervient alors même que l’Italie a commencé à déployer son premier navire pour rediriger les migrants vers des camps établis en Albanie. Ce modèle, prôné par la Première ministre italienne Giorgia Meloni, est scruté avec attention et suscite des avis partagés parmi les gouvernements européens.
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Le projet italo-albanais se présente comme une réponse à la pression croissante que subissent certains États méditerranéens, comme l’Espagne, où l’archipel des Canaries devient un lieu symbolique de cette crise migratoire. De plus, les propositions de Donald Tusk en Pologne visant à limiter le droit d’asile indiquent que la question migratoire est plus brûlante que jamais dans le débat européen.
L’appel de von der Leyen à tirer des enseignements de l’accord entre l’Italie et l’Albanie pose de sérieuses questions quant aux implications éthiques et pratiques d’une externalisation des centres de rétention. Cette approche soulève des préoccupations non seulement en matière de respect des droits humains, mais également quant à l’efficacité d’une telle stratégie à long terme.
À la veille du Conseil européen, les dirigeants de l’UE sont donc confrontés à un choix déterminant : suivre cette orientation en prenant le risque de divisions internes et de critiques sur le plan des droits de l’homme, ou chercher des solutions alternatives qui respectent davantage l’esprit de solidarité prôné par l’Union.