Immobilier : Daam Sakan présente un bilan mitigé
Le lancement du programme « Daam Sakan » a initialement insufflé une dynamique positive au secteur immobilier. Cependant, aujourd’hui, on observe un ralentissement de ce secteur, attribuable à des contraintes financières et réglementaires.
Les experts affirment que « le programme d’aide au logement au Maroc pourrait impacter significativement le secteur immobilier en stimulant la demande de logements et en favorisant la construction ».
Malgré les turbulences qu’il a provoquées dans le secteur immobilier, le programme Daam Sakan a aidé un nombre considérable de personnes depuis son lancement, avec plus de 8500 individus ayant effectivement bénéficié de ce programme.
Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a dressé un état des lieux de son programme, révélant que 60.976 demandes ont été déposées via la plateforme Daam Sakan au 1er avril 2024, dont 90 % ont été jugées éligibles.
Lire aussi : Démantèlement d’un vaste réseau de fraude immobilière
Doté d’un budget annuel de 9 milliards de dirhams, le programme vise à soutenir 330.000 familles entre 2024 et 2026, soit environ 110.000 familles par an.
Dans le cadre de ce programme, une aide de 70.000 dirhams est prévue pour l’achat d’un appartement dont le prix est inférieur à 700.000 dirhams mais supérieur à 300.000 dirhams.
En outre, pour un bien d’un montant inférieur à 300.000 dirhams, une subvention de 100.000 dirhams est octroyée.
Programme d’Aide au Logement pour les personnes modestes
Le programme d’aide au logement destiné aux populations à faibles revenus suscite un débat parmi les acteurs de l’immobilier. Alors que la demande pour des logements abordables est conséquente, l’offre à 300.000 dirhams se fait rare, voire inexistante.
Les promoteurs immobiliers soulignent également que produire des logements à un prix aussi bas représente un défi technique et financier majeur, en raison des coûts de construction et des contraintes de rentabilité des projets.
La rentabilité des programmes immobiliers à bas coût demeure un casse-tête pour les professionnels du secteur, qui doivent jongler entre impératifs économiques et objectifs sociaux.
Par ailleurs, les experts illustrent que la mise en œuvre de ce programme pourrait revitaliser le secteur en stimulant les investissements et en créant des opportunités pour les développeurs immobiliers, contribuant ainsi à réduire le déficit de logements dans le pays.
Cependant, le succès du programme dépendra de plusieurs facteurs, notamment une mise en œuvre efficace, la disponibilité des financements et une coordination entre les différentes parties prenantes.
De nombreux Marocains résidant à l’étranger (MRE) sollicitent cette aide au logement pour investir.
Il est donc crucial de mettre en place des mécanismes incitatifs et des dispositifs d’accompagnement spécifiques pour faciliter la construction de logements abordables, en particulier dans les zones où la demande est la plus forte.
Mobilisation des ressources financières et assouplissement de la réglementation
La mobilisation de ressources financières adéquates et la simplification des procédures administratives constituent des leviers essentiels pour inciter les promoteurs immobiliers à s’investir dans la réalisation de ce programme d’aide au logement.
Pour les nouveaux projets de construction, les promoteurs pourraient devoir revoir leurs stratégies afin de s’adapter à ces nouvelles conditions. Ils pourraient être encouragés à se concentrer sur la construction de logements répondant aux critères du Programme d’Aide Directe au Logement, pour répondre à une demande croissante des acquéreurs.
Il est donc important de trouver un équilibre pour garantir l’accès au logement pour tous, tout en préservant la viabilité du secteur immobilier. Il serait nécessaire de revoir les critères d’éligibilité et les montants des subventions pour s’assurer que les bénéficiaires puissent réellement accéder à un logement décent sans compromettre la valeur des biens immobiliers existants.
Les acteurs économiques liés au secteur immobilier, tels que les autorités, les promoteurs et les professionnels, collaborent pour identifier des solutions durables qui répondent aux besoins des acquéreurs tout en préservant l’équilibre du marché.
Cette collaboration pourrait optimiser les bénéfices du Programme d’Aide Directe au Logement, tout en minimisant les risques pour les logements économiques et pour le secteur immobilier dans son ensemble.