Le secteur immobilier peine encore à retrouver sa bonne santé
Le secteur de l’immobilier n’arrive toujours pas à sortir la tête de l’eau. Les répercussions des crises multiformes pèsent lourdement sur le secteur et freinent son développement. Le déséquilibre est « flagrant » entre l’offre foncière et la demande. Accablés, les promoteurs appellent le gouvernement à revoir les politiques du secteur afin d’inverser la tendance et permettre au secteur de retrouver sa dynamique des années fastes.
Les promoteurs immobiliers sont confrontés à la hausse vertigineuse des prix des matières premières. D’après les estimations de la profession, l’envolée des prix des matériaux de construction aurait entraîné une augmentation de 25 à 35 % des coûts de production. Une hausse qui s’est répercutée directement sur la performance du secteur et a provoqué un ralentissement important de l’activité.
En effet, si la demande est en bonne santé et enregistre une hausse de 4,7%, selon les données de Moubawab, l’offre sur les appartements neufs et anciens est, en revanche, en baisse de -2,3%.
Sachant que l’offre relative aux biens fonciers neufs voit désormais sa superficie stagner et ses prix augmenter pour atteindre des prix qui dépassent largement le pouvoir et les moyens de la classe moyenne qui peine à trouver une offre qui lui convient. Voilà donc ce qui a donné lieu à un déséquilibre « flagrant » entre l’offre et la demande sur le marché immobilier.
Il convient de préciser à cet effet que le marché de seconde main et les stocks d’invendus neufs des promoteurs restent moins impactés et connaissent désormais un regain d’intérêt de la part des acquéreurs, vu qu’ils n’étaient pas touchés par le renchérissement des prix.
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A cet égard, les professionnels appellent à l’adoption d’un nouveau modèle pour le secteur immobilier à même de rééquilibrer l’offre et la demande sur le marché et permettre de dégager des marges confortables pour faire baisser le prix de vente des logements aux consommateurs finaux.
Aide directe aux acquéreurs, est-ce la solution ?
En réponse aux revendications des promoteurs et dans l’optique de soutenir le pouvoir d’achat des citoyens et faciliter davantage l’accès de la classe moyenne au logement, le gouvernement compte octroyer un soutien direct aux acquéreurs éligibles pour l’achat d’un logement. C’est d’ailleurs ce qu’a annoncé, le 25 octobre, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa qui a souligné, par ailleurs, que seuls les logements ne dépassant pas les 600.000 dirhams seront concernés par cette mesure.
Une décision qui a suscité de nombreuses inquiétudes dans les rangs des promoteurs immobiliers, qui craignent que ladite mesure mette fin au système basé sur les exonérations fiscales dont ils bénéficient depuis de longues années.
A cet effet, les professionnels du secteur ont organisé, lundi 21 novembre, une conférence de presse pour présenter leurs revendications et demander à ce que les modalités et conditions pour en bénéficier soient dévoilés, comme le déclare Kamil Tawfik, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI).
« Nous devons avoir plus de détails sur cette décision et avoir notamment les cahiers des charges de ces projets qui seront réalisés dans ce sens », a-t-il insisté. Et de poursuivre: « le gouvernement aurait dû lancer des consultations avec les professionnels du secteur avant de prendre une décision sur la nouvelle approche visant à élaborer une nouvelle vision du logement social et du logement moyen standing d’ici deux ans »., a-t-il expliqué.
Toutefois, d’autres actions devront être entreprises pour permettre au secteur de retrouver ses couleurs. A cet égard, la contribution des promoteurs reste cruciale. Ces derniers sont, en effet, appelés à fournir plus d’efforts pour adapter l’offre aux exigences des acquéreurs en termes de superficie, d’équipements…et répondre aux besoins de la classe moyenne qui reste tiraillée entre des biens hors de portée et un rapport qualité-prix pas toujours satisfaisant.