Immobiliers communaux : Le patrimoine de Casablanca serait-il en bradage ?

Dans une révélation, la commune de Casablanca a découvert d’importantes irrégularités dans son portefeuille immobilier. Un inventaire a révélé que la municipalité possède environ 14 000 bâtiments, dont des villas et des appartements, qui sont loués à des tarifs très bas, voire utilisés gratuitement. Certaines maisons avec jardin situées dans des emplacements privilégiés seraient louées pour des montants dérisoires, dépassant ne parfois même pas 1000 dirhams par mois, tandis que d’autres sont occupées par d’anciens responsables municipaux et des individus opportunistes.

Selon Ahdath, l’inventaire a été réalisé par un cabinet de conseil spécialisé, engagé par la Mairie de Casablanca pour dresser une cartographie de ses actifs immobiliers. De nombreux bâtiments n’étaient même pas enregistrés au cadastre et avaient été négligés par la municipalité pendant des années. Cette situation presque ubuesque plus qu’inquiétante a poussé la municipalité a enfin décidé de remédier à ces problèmes et de reprendre le contrôle de ses biens en créant un dossier complet pour chaque propriété. De plus, la municipalité prévoit de mettre en place une base de données automatisée regroupant toutes les informations relatives à ces bâtiments. Cela permettra pour la Commune une évaluation plus précise des loyers en fonction des valeurs du marché et contribuera finalement à augmenter les revenus de la ville.

De plus, le conseil municipal exhorte à un processus d’enregistrement rapide de tous les biens immobiliers de la ville afin de les protéger contre toute occupation illégale ou utilisation abusive de la part de ceux qui profitent de la situation actuelle. L’urgence de protéger et de valoriser ces biens est évidente, car ils représentent une source de revenus importante qui peut contribuer au développement et à l’amélioration des services publics à Casablanca.

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La découverte d’une telle mauvaise gestion généralisée des biens immobiliers communaux pose des questions sur l’efficacité et la transparence des précédentes administrations de la Mairie. Comment de tels biens précieux, appartenant au peuple de Casablanca, ont-ils pu être laissés à l’abandon ? Le manque apparent de supervision et de réglementations laxistes ont permis à certains individus d’exploiter ces biens à des fins personnelles, aggravant ainsi les inégalités sociales et économiques de la ville.

L’initiative prise par la Mairie actuelle de Casablanca pour remédier à cette situation est louable, certes. Cependant, dans le cadre d’une bonne gouvernance de la gestion du patrimoine communal, il serait judicieux de procéder à la réévaluation des loyers de manière équitable et transparente, en prenant en compte les besoins et les capacités financières des locataires. Gérer correctement les revenus locatifs de ces biens peut constituer une source de revenus précieuse pour la municipalité, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’augmentation de loyers exorbitants qui pourraient mettre à mal les résidents vulnérables.

De plus, des mesures doivent être mises en place pour éviter toute mauvaise gestion future ou occupation non autorisée des biens immobiliers communaux. La mise en place de réglementations et de systèmes de surveillance plus stricts peut empêcher les individus d’exploiter ces biens à des fins personnelles. La municipalité devrait également envisager de mettre en place des sanctions sévères à l’encontre de ceux qui seraient reconnus coupables d’occuper illégalement ou d’utiliser de manière abusive les biens publics, afin de dissuader les éventuels contrevenants.

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