Impact du COVID-19 sur l’éducation: La Banque Mondiale appelle à un « engagement politique fort »
La Banque Mondiale a appelé la communauté internationale à faire preuve d’un engagement politique fort pour faire de l’apprentissage de tous les enfants une priorité, et ainsi combler le déficit d’apprentissages dû à la pandémie du COVID-19.
« Un engagement réel passe par des objectifs précis, des politiques et des ressources prioritaires, et des financements, » a souligné l’institution financière internationale dans un dossier spécial publié sous le titre « Les apprentissages en crise : donner la priorité à l’éducation et redoubler d’efforts pour rattraper les apprentissages perdus« .
Pour permettre d’impulser une accélération générale et durable des apprentissages, ces interventions de court terme doivent être mises en œuvre à grande échelle et s’inscrire dans le cadre d’une stratégie nationale de réformes structurelles à plus long terme, a ajouté la Banque Mondiale.
La formation de « coalitions nationales » pour l’éducation doit étayer cet engagement de haut niveau, indique la même source, ajoutant que si l’on veut permettre aux enfants et aux jeunes de rattraper leurs lacunes, il faut unir les forces de toutes les parties prenantes: éducateurs, familles et administrateurs dans l’ensemble du système.
Cet engagement national doit s’accompagner d’une mobilisation internationale. « Celle-ci est à l’œuvre, avec une coalition d’organisations qui s’emploient actuellement à sensibiliser à ces enjeux, plaider en faveur d’objectifs ambitieux mais réalistes, apporter des connaissances et des données sur les mesures qui ont fait leurs preuves, et fournir un soutien financier« , souligne la Banque Mondiale, qui se dit mobilisée aux côtés des pays pour les aider à accélérer la relance des apprentissages.
Cette coalition réunit le Groupe de la Banque mondiale, l’UNESCO, l’UNICEF, le bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement du Royaume-Uni (FCDO), l’Agence américaine pour le développement international (USAID) et la Fondation Bill & Melinda Gates. La Banque Mondiale se présente comme la « principale source de financement extérieur » pour le secteur de l’éducation dans les pays en développement avec plus de 23 milliards de dollars consacrés actuellement à des projets visant à améliorer les apprentissages et à donner à chacun la possibilité de bénéficier de l’instruction dont il a besoin pour réussir.
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Le montant des financements de la Banque en faveur de l’éducation au cours des trois dernières années a doublé par rapport à son niveau des dix années précédentes, indique-t-on. Ses projets bénéficient à plus de 432 millions d’élèves et 18 millions d’enseignants, soit un tiers de la population étudiante et près d’un quart de la communauté enseignante dans les pays clients.
Les pays du monde entier sont aujourd’hui invités à s’engager à agir en faveur des apprentissages fondamentaux, en ce qu’ils constituent un socle indispensable à l’acquisition d’autres apprentissages et savoirs et à la maîtrise de compétences plus complexes.
En adhérant à ce mot d’ordre, aux côtés de la communauté mondiale de l’éducation et de l’ensemble des partenaires concernés, parmi lesquels notamment la société civile et les organisations de la jeunesse, les pays s’engageront à prendre des mesures urgentes et décisives pour parvenir en 2030 à réduire de moitié la proportion des enfants dans le monde qui ne sont pas en mesure de lire et comprendre un texte simple à l’âge de 10 ans.
Grâce à la mise en œuvre urgente de ces politiques, il est possible de rattraper le temps perdu et d’accélérer les progrès tout en bâtissant des systèmes éducatifs plus efficaces, équitables et résilients, assure la Banque Mondiale.
« C’est une action essentielle pour booster au maximum les apprentissages d’ici à 2030 — et poursuivre les efforts au-delà de cette date butoir — et faire en sorte que tous les enfants et les jeunes aient la chance de se forger l’avenir auquel ils aspirent », souligne l’institution financière internationale, basée à Washington.
Le temps de classe perdu à cause de la pandémie est colossal, rappelle la Banque mondiale, qui indique qu’au plus fort des fermetures d’écoles en avril 2020, plus de 1,6 milliard d’élèves dans 188 pays ont été privés de cours.
À l’échelle mondiale, les établissements scolaires sont restés en moyenne fermés durant 141 jours de classe de février 2020 à février 2022, affirme la même source, notant que cette situation a touché de manière disproportionnée les enfants les plus pauvres du monde.
Or, explique la même source, les périodes de fermeture des établissements ont été en général plus longues dans les pays qui affichaient déjà de mauvais résultats sur le plan des acquis scolaires, ce qui n’a fait qu’exacerber ces inégalités.
Avec MAP