Incendie de la cathédrale de Nantes: la restauration devrait durer au moins trois ans
La chantier de restauration de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Nantes, ravagée par un incendie samedi dernier, devrait durer au moins trois ans, selon des spécialistes du patrimoine.
L’incendie, qui s’était déclaré tôt le matin dans cette cathédrale gothique construite entre les XVe et XIX siècles, a détruit notamment le grand orgue datant du XVIIe siècle, un tableau majeur d’Hippolyte Flandrin intitulé « Saint Clair guérissant les aveugles » et des vitraux centenaires commandés par Anne de Bretagne, souligne un communiqué de la mairie de cette ville située dans l’ouest de la France.
En parallèle des premières constatations, les spécialistes s’activent pour sécuriser le site, ajoute la même source.
« La façade occidentale a beaucoup souffert à cause de la chaleur qui s’est dégagée au moment de l’incendie du grand orgue », a expliqué Valérie Gaudard, conservatrice régionale des monuments historiques, notant que ce feu a fortement altéré les murs de la grande verrière d’où la nécessité de procéder à différentes phases de sécurisation.
Cette dernière va durer plusieurs semaines et fait appel à une dizaine d’experts, dont des restaurateurs de textiles, des sculptures et des spécialistes de l’hygrométrie, relève la mairie.
Pascal Prunet, architecte en chef des monuments historiques a fait état, de son côté, d’une « grande fragilité », notamment au niveau du tombeau, à cause de l’eau qui a pu s’infiltrer partout.
Après la sécurisation, viendront le diagnostic et la reconstruction, le chantier de restauration, pris en charge par l’État, devrait durer « au moins trois ans », selon les spécialistes du patrimoine.
Pour la reconstruction du grand orgue de la cathédrale, la Fondation du patrimoine, en partenariat avec le ministère de la Culture, a lancé une collecte de fonds.
Une enquête judiciaire a été ouverte pour « incendie volontaire » après que les pompiers ont constaté trois départs de feu, mais sans détecter de traces d’effraction.
Un bénévole du diocèse, chargé de fermer les portes de la cathédrale la veille de l’incendie, avait été placé en garde à vue samedi pour des « incohérences » dans son emploi du temps, avant d’être remis en liberté le lendemain sans charge.
Ce monument historique, situé en plein centre de Nantes, avait déjà été touché par un incendie en 1972, qui avait détruit les toitures d’ardoises. Il avait été fermé par la suite pendant treize ans avant de rouvrir au culte en mai 1985.