Indice KidsRights : Le Maroc affiche de bons résultats en matière de droit des enfants
La Fondation KidsRights a récemment publié son Indice des droits de l’enfant 2024, révélant une aggravation de la situation mondiale des droits des enfants en 2023. Malgré ce sombre tableau, le Maroc se distingue comme le pays le plus performant du Maghreb en matière de droits de l’enfant.
L’année dernière, la Fondation KidsRights a mis en lumière la polycrise mondiale comme principal facteur des problèmes de droits des enfants. En 2023, cette situation s’est encore détériorée. Les séquelles de la pandémie de Covid-19 continuent d’affecter le bien-être mental et les perspectives éducatives des enfants. La Fondation souligne que ces défis rendent la réalisation des droits des enfants plus difficile que jamais.
En 2023, l’ONU a vérifié 32 990 violations graves des droits des enfants, dont 30 705 enregistrées cette année-là, touchant 22 557 enfants. Ces violations incluent le meurtre, la mutilation, le recrutement d’enfants soldats, l’enlèvement et le refus d’assistance humanitaire. De plus, 1 650 attaques contre des écoles et des hôpitaux ont été recensées, compromettant directement la sécurité des enfants et leur droit à l’éducation.
Malgré ce contexte mondial préoccupant, le Maroc se distingue par ses performances en matière de droits de l’enfant. Classé 54ème sur 194 pays évalués par la Fondation KidsRights, en collaboration avec l’Université Erasmus de Rotterdam et l’Institut international d’études sociales, le Maroc obtient un score de 0,776. Ce classement mesure la conformité des pays à la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.
Le Maroc surpasse légèrement ses voisins du Maghreb : l’Algérie (56ème), la Tunisie (59ème), la Libye (100ème) et la Mauritanie (134ème). Le Luxembourg occupe la première place, tandis que l’Afghanistan est en dernière position.
Le Maroc affiche de bons résultats en matière de droit des enfants à la santé, mais des performances moins satisfaisantes en matière de droit à la vie. Le pays a également des marges de progrès dans les domaines de l’éducation et de l’autonomisation des droits de l’enfant, se classant respectivement 67ème et 76ème.
Le rapport de la Fondation KidsRights dresse un tableau sombre de la situation des enfants dans le monde. La violence contre les enfants a augmenté de 21 % en raison des conflits et des tensions géopolitiques, notamment la violence israélienne dans les zones palestiniennes, qui a causé la mort de 15 000 enfants depuis octobre dernier. Dans le conflit russo-ukrainien, environ 2 000 enfants ont été tués ou blessés depuis 2022.
Les conflits armés ont des conséquences dévastatrices pour les enfants. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a révélé que la proportion de femmes et d’enfants tués dans les conflits mondiaux en 2023 a doublé et triplé respectivement par rapport à l’année précédente. À Gaza, entre octobre 2023 et juin 2024, plus de 37 000 décès ont été enregistrés, dont 32 % étaient des enfants. En Ukraine, l’UNICEF rapporte que 1 957 enfants ont été tués ou blessés depuis l’escalade de la guerre en 2022.
Dans ce contexte mondial, le Maroc se distingue par ses efforts pour améliorer les droits des enfants. Le pays a mis en place des politiques et des programmes visant à protéger les enfants et à promouvoir leur bien-être. Ces initiatives incluent des campagnes de sensibilisation, des programmes éducatifs et des mesures de protection sociale.
Le Maroc a également renforcé ses partenariats avec des organisations internationales et des ONG pour améliorer la situation des enfants. Ces collaborations ont permis de mettre en œuvre des projets innovants et de mobiliser des ressources pour soutenir les enfants vulnérables.
Malgré ces progrès, le Maroc doit encore relever plusieurs défis pour améliorer les droits des enfants. Le pays doit renforcer ses efforts pour garantir l’accès à l’éducation pour tous les enfants, en particulier ceux vivant dans les zones rurales et marginalisées. Il est également nécessaire de lutter contre la violence et l’exploitation des enfants, notamment le mariage des enfants et le travail des enfants.