Industrie des batteries : Le Maroc attire les investissements américains et chinois
La Chine renforce sa suprématie dans le secteur des batteries de véhicules électriques au Maroc, tandis que les États-Unis s’efforcent de rééquilibrer les forces en établissant un partenariat stratégique avec le Maroc.
Face à l’offensive industrielle de Pékin au Maroc dans le domaine des batteries de véhicules électriques, les États-Unis cherchent à accroître leur influence et leur présence en établissant un partenariat stratégique avec Rabat. Cette initiative vise non seulement à contrer l’expansion chinoise, mais également à garantir un approvisionnement fiable en minéraux critiques nécessaires à la fabrication des batteries pour véhicules électriques, un secteur en pleine croissance à l’échelle mondiale.
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Le Maroc, riche en ressources minérales telles que le cobalt et le lithium, deux éléments essentiels pour les batteries de véhicules électriques, devient un partenaire stratégique de plus en plus convoité. Pékin, ayant déjà investi massivement dans les infrastructures de traitement et d’extraction minière au Maroc, a pris une position dominante dans ce secteur en pleine expansion. L’entreprise chinoise Gotion High Tech prévoit de construire la première usine de batteries pour véhicules électriques au Maroc, avec un investissement total de 12,8 milliards de dirhams (1,3 milliard de dollars) et une capacité initiale de 20 gigawatts par heure (GWh). Gotion High Tech envisage d’augmenter la capacité de l’usine à 100 GWh, avec un investissement final pouvant atteindre 6,5 milliards de dollars.
Cette initiative constitue l’une des pierres angulaires de la nouvelle attractivité du Royaume. En effet, le Maroc attire les investissements chinois, notamment dans l’industrie des gigafactories, grâce à l’éligibilité des voitures électriques à une réduction d’impôt mise en place par le Trésor américain. La loi américaine sur la réduction de l’inflation a incité les industriels de l’automobile à produire des véhicules électriques en Amérique du Nord. Cependant, le Maroc est exempté de cette disposition en raison de son accord de libre-échange avec les États-Unis.
En réponse à l’embargo imposé par la Chine, les États-Unis, conscients de l’importance stratégique de ces ressources pour leur propre transition énergétique et la sécurisation de leur chaîne d’approvisionnement en minéraux critiques, ont adopté une approche proactive. Leur objectif est de diversifier leurs sources d’approvisionnement, de réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine et d’établir une relation bilatérale solide avec le Maroc, offrant ainsi des opportunités d’investissement et de coopération. La stratégie américaine se traduit par des discussions approfondies et des négociations visant à développer un partenariat minier.
Ce partenariat s’inscrit dans une dynamique globale où les États-Unis cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement en minéraux critiques, afin de réduire leur dépendance vis-à-vis des fournisseurs asiatiques, notamment chinois.