Influenceurs pro-algériens : «On doit évaluer tous les moyens à notre disposition vis-à-vis de l’Algérie » (Bruno Retailleau)

La crise diplomatique entre la France et l’Algérie semble atteindre un nouveau paroxysme avec l’affaire Boualem N., un influenceur pro-Tebboune connu pour ses messages polémiques diffusés en France, renvoyé par le régime algérien vers le territoire français. Cet épisode marque un tournant dans une relation déjà très fragile.

Tout a commencé lorsque le ministère de l’Intérieur français a signé un arrêté d’expulsion à l’encontre de Boualem N., un ressortissant algérien connu pour avoir diffusé des discours de haine ciblant les Français. Alors que la France s’apprêtait à appliquer cette mesure, l’Algérie a répliqué de manière inattendue. Selon des informations d’Europe 1, Alger a refusé d’accueillir son propre ressortissant, invoquant une loi exceptionnelle pour lui interdire l’entrée sur le territoire algérien.

Face à cette situation, Boualem N. devrait être placé dans un centre de rétention administrative à son arrivée à Roissy. Ce renvoi orchestré par Alger est perçu par Paris comme une provocation supplémentaire, ajoutant une couche supplémentaire à des relations bilatérales déjà tendues.

Interrogé sur l’éventualité de sanctions contre l’Algérie, le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau a adopté un ton inflexible. « La France ne peut pas supporter cette situation […]. On doit évaluer tous les moyens à notre disposition vis-à-vis de l’Algérie, je dis bien tous les moyens […]. L’Algérie est en train de franchir un cap », a-t-il déclaré.

Selon Retailleau, ces moyens pourraient inclure une révision des relations stratégiques entre les deux pays, un sujet qui devrait être abordé au plus haut niveau de l’État français. Une escalade des mesures diplomatiques n’est donc pas à exclure.

Appels à une riposte plus musclée

Le député français et président de l’UDR, Éric Ciotti, a surenchéri, demandant une réponse immédiate et radicale. « La France ne peut pas accepter de se faire humilier ainsi par l’Algérie. La seule réponse, c’est la révocation immédiate des accords de 1968 et de ne plus accueillir un seul Algérien en France », a-t-il déclaré. Ces accords, qui confèrent aux ressortissants algériens un statut migratoire privilégié, sont aujourd’hui dans le collimateur de plusieurs responsables politiques français.

Ce nouvel épisode s’inscrit dans un contexte de tensions récurrentes entre la France et l’Algérie, exacerbées par des dossiers sensibles tels que la gestion des flux migratoires, la mémoire coloniale et la coopération économique. La décision d’Alger de bannir Boualem N., en violation apparente des normes internationales, est perçue par certains analystes comme un acte de défiance envers Paris, marquant une stratégie de confrontation plus affirmée.

La gestion de cette affaire par les deux pays pourrait marquer un tournant dans leurs relations. Alors que la France évalue ses options, l’Algérie semble préférer une escalade politique, au risque d’isoler encore davantage son régime sur la scène internationale.

Dans ce climat tendu, les prochains jours pourraient être décisifs. Les éventuelles mesures adoptées par Paris pourraient avoir des répercussions à la fois diplomatiques et économiques, plongeant davantage les relations franco-algériennes dans une impasse qui semble de plus en plus difficile à surmonter.

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