Infrastructures de transport : le Maroc entame sa grande mue

Le Royaume entame sa grande mue au niveau des infrastructures de transport. Au fil des années, le pays se positionne comme un carrefour des échanges commerciaux continentaux et mondiaux.

Depuis plus de 20 ans, la pierre angulaire du développement économique et social du Royaume passe nécessairement par la modernisation de ses infrastructures.

Selon la Banque Mondiale, le secteur des infrastructures a ajouté environ 1 point de pourcentage à la croissance du PIB par habitant sur une durée de 30 ans.

Plusieurs milliards de dirhams d’investissements sont mobilisés, ces projets d’ampleur et stratégiques vont opérer une profonde mutation du visage du pays. Avec la perspective d’organisation du Mondial 2030 avec l’Espagne et le Portugal, il y aura une accélération des dynamiques de construction des infrastructures de transport.

En effet, le Maroc se positionne désormais comme un hub logistique, commercial et financier en Afrique. Avec une enveloppe de 40 milliards de dollars investis en 20 ans dans les infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires, les impacts positifs sur les plans économique et social sont aujourd’hui conséquents. Cela a permis à long terme au pays de créer des chaînes d’approvisionnement plus fiables et améliorer l’accès aux marchés et aux services de bases.

Cela a entrainé un effet boule de neige, car le Maroc s’est inséré dans les chaînes de valeurs mondiales. En effet, cela a attiré les grands donneurs d’ordre mondiaux, que ce soit dans l’industrie automobile, l’aéronautique, l’agriculture, le tourisme, les énergies renouvelables.
Lors des 5 prochaines années, l’Etat stratège a établi plusieurs projets dans 4 secteurs névralgiques qui sont notamment les ports, les aéroports, les autoroutes et le ferroviaire.

Secteur Ferroviaire

Des investissements colossaux sont prévus à l’horizon 2030 et même au-delà. En effet, le Royaume sera bientôt relié entièrement par le train. 1.300 km de nouvelles lignes ferroviaires à grande vitesse sont prévus ainsi que 3.800 km de lignes classiques. L’objectif principal sera de relier 43 villes au lieu de 23 villes actuellement et assurer le transport de 87% de la population nationale contre 51% actuellement.

Mais aussi assurer la liaison de 12 ports (dont 6 actuellement) et 15 aéroports internationaux au lieu du seul aéroport Mohammed V. C’est un objectif de grande envergure que s’est fixé l’ONCF, qui sera atteint à l’horizon 2040.

Secteur Portuaire

A l’horizon 2030, le Maroc ambitionne de devenir un hub portuaire à l’échelle continentale, voire mondiale. En effet, l’objectif est de soutenir la forte hausse attendue du trafic portuaire qui devrait passer de 200 millions de tonnes de marchandises en 2023 à environ 300 millions de tonnes en 2030.

Le port Dakhla Atlantique mobilise un investissement de 12,65 milliards de dirhams et devrait être achevé en 2028. Ce projet porte sur la réalisation d’un port en eaux profondes sur la façade atlantique. Une zone industrielle multi-activités d’une superficie totale de 2.650 hectares sera adossée au port comprenant une zone logistique, la West Africa Free Zone.

Quant au port Nador West Med, qui est une extension stratégique du port Tanger Med. Englobant un coût de 10 milliards de dirhams, cette infrastructure stratégique comprendra des zones industrielles, logistiques et de services, un terminal à conteneurs, un terminal pétrolier et enfin des installations dédiées à l’essor économique de la région de l’Oriental.

Secteur aéroportuaire

Actuellement à l’échelle nationale, la capacité globale d’accueil est de 40 millions de passagers par an. Au premier trimestre 2024, les aéroports du Maroc ont accueilli plus de 15 millions de passagers, soit une augmentation de l’ordre de 19% par rapport à la même période en 2023. Certains aéroports affichent même des évolutions spectaculaires notamment celui de Rabat (+40%), Agadir (+34%), Marrakech (+29%).

Cette tendance haussière continuera d’augmenter en perspective de la Coupe du monde 2030. Un important plan d’extension et de modernisation des aéroports du Royaume est nécessaire afin de porter la capacité globale d’accueil dans les aéroports de 40 millions à 80 millions de passagers par an d’ici 2035. Et en 2030, un objectif intermédiaire de 60 millions de passagers par an.

Secteur des routes et autoroutes
L’infrastructure routière s’érige comme priorité pour accompagner la croissance économique et sociale du pays. Avec 2000 km d’autoroutes reliant plusieurs villes principales du Royaume. Le pays ambitionne de porter ce réseau à 3.000 km. On sait que le réseau routier national assure 90% des déplacements des personnes et 75% du transport de marchandises.

L’autoroute Guercif-Nador devra s’étendre sur 104 km. Nécessitant un budget de 7 milliards de dirhams financés partiellement par la Banque Africaine de développement, en allouant 246 millions d’euros, soit 2,7 milliards de dirhams. En 2028, une fois cette autoroute achevée selon les prévisions, elle connectera le grand complexe portuaire Nador West Med au réseau autoroutier au niveau de Guercif, réduisant ainsi la durée du trajet à 1h30min au lieu de 3h actuellement.

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