Les Institutions nationales des droits de l’Homme, un acteur majeur dans la promotion de l’agenda des droits humains au niveau de leur pays respectifs
Les Institutions nationales des droits de l’Homme (INDH) sont devenues un acteur majeur dans la promotion de l’agenda des droits humains au niveau de leur pays respectifs, a souligné, le président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et chef de pôle de la société civile de la COP22, Driss El Yazami.
Le rôle des INDH est de plus en plus reconnu par la communauté internationale, a affirmé M. El Yazami qui intervenait au colloque international sur le rôle des INDH en matière d’Objectifs de développement durable (ODD) et de changements climatiques.
L’Assemblée générale des Nations-Unis a adopté une résolution très importante en décembre 2015, qui encourage spécifiquement les INDH à participer aux débats sur la mise en œuvre de l’Agenda 2030, a-t-il rappelé.
Dans ce cadre, il a indiqué que les INDH peuvent jouer un rôle clé dans le monitoring de ces engagements, à travers le traitement des plaintes, le reporting, l’éducation, la sensibilisation et l’harmonisation.
M. El Yazami, qui est également président de l’Association francophone des commissions nationales des droits de l’Homme (AFCNDH) a, en outre, précisé que l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris marque un tournant vers l’action climatique efficace pour sauver la terre, notant que l’organisation de cette conférence vise à institutionnaliser la participation indépendante des INDH dans le processus de la COP.
De son côté, la cheffe de file des négociations du Costa Rica de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Adriana Murillo Ruin, a relevé l’importance d’inclure les droits de l’Homme dans l’Accord de Paris, faisant savoir que ces droits ont joué un rôle important dans le domaine des changements climatiques et de l’environnement.
Elle a, aussi, mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer à intégrer, durant cette COP, l’aspect environnemental et les droits de l’Homme dans l’Accord de Paris, notant que l’absence de lien entre les deux secteurs a posé plusieurs défis, ce qui nécessite de trouver une formule abordable, avec un accent mis sur les nombreux aspects capables de renforcer les droits de l’Homme, notamment le droit à la santé, au logement et au développement.
Pour sa part, l’envoyé spécial de l’Alliance globale des institutions nationales des droits de l’Homme (GANHRI), Alan Miller, a fait savoir que la mise en œuvre des Objectifs du développement durable (ODD) et de l’Accord de Paris est d’une grande importance à même de trouver des solutions pour relever tous les défis liés aux droits de l’Homme.
Il a, en outre, appelé à travailler de façon collective pour élaborer un plan interactif d’action afin de mettre en œuvre les ODD et lutter contre les changements climatiques, tout en contrôlant les violations des droits de l’Homme aux niveaux national et international.
Pour Rupert Joy, chef de la délégation de l’Union européenne au Maroc, la COP22, qui sera une conférence de mise en œuvre et d’action, constitue une conférence où les détails de l’Accord de Paris doivent être précisés.
L’Union européenne soutient, depuis plusieurs années, les institutions publiques et les acteurs non étatiques et tient à renforcer cet appui, à l’occasion de la COP22, aux acteurs non étatiques marocains, a précisé M. Joy.
A cet effet, il a exprimé sa fierté de soutenir le CNDH pour cette initiative de rassembler les INDH venus du monde entier pour approfondir le rôle des INDH dans le processus de suivi des ODD et des engagements pris sur les changements climatiques.
Organisée par le CNDH en partenariat avec le GANHRI, l’AFCNDH et le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, et avec l’appui de l’Union européenne, cette rencontre a pour objectif de mettre en exergue le rôle des INDH dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable en termes de changements climatiques.
Elle vise aussi à tracer de nouvelles perspectives pour les INDH dans la lutte contre les changements climatiques en termes de coopération avec d’autres partenaires stratégiques, gouvernements, organisations internationales, société civile et entreprises.
Les travaux de cette rencontre se sont articulé autour de quatre tables rondes, à savoir « ODD et changements climatiques : Quel rôle pour les Institutions nationales des droits de l’Homme? », « Comment renforcer l’interaction et la coopération des INDH avec différents acteurs dans la lutte contre les changements climatiques? », « Comment intégrer la dimension droits de l’Homme dans les négociations de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques? » et « Contributions des INDH : Actions et perspectives ».