Face au mutisme des autorités, des étudiants venus d’Ukraine cherchent d’autres pays d’accueil
Plus de 7.000 étudiants marocains revenus d’Ukraine avaient espérer intégrer les facultés et universités du royaume pour poursuivre leurs études. Aujourd’hui, après plusieurs mois, aucune solution ne leur est proposées, malgré les promesses du ministre de l’Enseignement supérieur . Las d’attendre, certains étudiants ont sombré dans le désespoir pour finalement quitter le royaume, d’autres plus “obstinés” se battent toujours pour que leur problème soit résolu.
Depuis leur retour au Maroc, les étudiants d’Ukraine ont eu de nombreuses promesses du ministère de l’Enseignement supérieur, qui s’est engagé à trouver une issue leur permettant d’intégrer les facultés et les universités nationales, ou encore de les transférer vers d’autres universités situées dans les pays limitrophes de l’Ukraine.
A ce jour, aucune solution concrète, leur permettant de poursuivre leurs études, n’est prononcée.
Las d’attendre, certains étudiants se sentent désormais “lâchés” par le ministère. Par conséquent, la plupart d’entre eux ont décidé de quitter le royaume vers d’autres pays où l’opportunité se présente pour une intégration effective au sein du système d’enseignement supérieur.
Oussama, étudiant en 4e année de médecine dentaire ayant fui l’Ukraine en février pour retourner au Maroc, s’est finalement résolu à prendre son destin en main pour chercher une autre solution par ses propres moyens.
« Je suis en Allemagne, où je suis pris en charge et bien installé. Le ministre nous a promis une réponse définitive après l’Aid Al-Adha, sachant que les inscriptions aux universités, au Maroc et à l’étranger, ont déjà démarré et qu’après l’Aid, il est déjà trop tard.”, a-t-il expliqué à Hespress Fr.
Oussama a par ailleurs affirmé qu’il aspire à un avenir lumineux en Allemagne qui le prend désormais en charge.
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“Je me suis donc inscrit dans le programme allemand de protection des réfugiés ayant fui l’Ukraine. Après acceptation, on m’a trouvé un logement et on me verse quelque 350 euros par mois pour subvenir à mes besoins. À la fin de mon apprentissage de la langue allemande et de mon cursus en médecine, je pourrai faire l’équivalence en Allemagne et travailler ici.” se réjouit-il.
L’expérience d’Oussama n’est qu’un cas parmi d’autres. En effet, ce futur dentiste rappelle que les étudiants marocains venus d’Ukraine se sont répartis en 3 catégories. La première est celle dont il fait partie. Autrement dit, les étudiants ce “groupe”ont décidé de quitter le Maroc en quête d’un avenir meilleur dans les pays d’Europe, notamment l’Allemagne, la France, la Roumanie ou encore le Portugal. Des pays qui ont d’ailleurs mis en place un dispositif de protection en faveur des réfugiés ayant fui l’Ukraine. L’objectif étant de faciliter l’accueil et l’intégration des étudiants en leur trouvant un logement et voire même un travail jusqu’à la résolution de leur problème.
Par ailleurs, d’autres étudiants d’Ukraine « désespérés » ont opté pour une autre option, celle de retourner en Ukraine, et ce malgré la guerre en raison du refus notamment des universités de médecine de les accueillir.
Dans ce sens , Oussama a mis l’accent sur les sommes énormes dépensées et investies par les familles pour les études en Ukraine, soulignant qu’à cet effet l’idée de tout abandonner pour recommencer à Zéro semble pour plusieurs inenvisageable.
Quant à la troisième catégorie, elles se composent des étudiants ayant choisi de rester au Maroc et de se battre jusqu’à ce qu’on leur trouve une solution.
Les parents d’élèves montent au créneau
Dans ce sens, les parents d’élèves , épuisés d’attendre des décisions qui tardent à venir, sont revenus à nouveau à la charge, à quelques semaines de la rentrée universitaire, pour monter au créneau.
En effet, l’organisation intitulée l’Association nationale des parents d’étudiants marocains en Ukraine (ANPEMU), a décidé de réagir pour rappeler au ministre, Abdellatif Miraoui, le dossier « urgent ».Et ce, à travers un appel à un sit-in, devant le ministère de l’Enseignement supérieur, ce mercredi à partir de 10h00.
Rappelons qu’une plateforme a été mis en place pour recenser les étudiants venus d’Ukraine et leurs disciplines. Cette dernière a accueilli les dossiers de 7283 étudiants dont 75% suivaient des formations en médecine, médecine dentaire et pharmacie. Tandis que 21% étaient dans des formations d’ingénierie, et 1% en droit, économie et administration.