Intelcia opte pour le télétravail pour s’implanter dans les régions éloignées
A l’heure où le marché de l’emploi montre des signes d’essoufflement, certains secteurs arrivent à garder la tête hors de l’eau. C’est le cas pour l’offshoring qui se découvre une nouvelle jeunesse grâce au télétravail. C’est en ce sens que le groupe Intelcia vient de lancer un nouveau modèle de travail combinant télétravail et présentiel.
Intelcia semble de plus en plus intéressé par les régions en dehors de l’axe économique principal du pays. Au point de consentir de nouvelles installations dans ces bassins éloignés. C’est ce qui ressort en tout cas de la dernière communication du spécialiste marocain de l’offshoring. Ainsi, Karim Bernoussi, PDG d’Intelcia assure qu’il est primordial pour le groupe de « continuer d’investir pour la création d’emplois, notamment dans des régions qui ont besoin d’être dynamisées ». Une obligation presque pour le groupe qui fait partie des 50 plus grandes entreprises du royaume dans son effort pour « contribuer aux développements de ces régions », surtout dans un contexte exceptionnel marqué la crise du Covid-19. Mais qu’est-ce qui a empêché le groupe de mettre en application cette stratégie plutôt ? Une question d’organisation de travail répond-on du côté d’Intelcia. En effet, les populations de ces régions « ne souhaitent pas ou ne peuvent pas se déplacer 5j/5 en entreprise », précise Karim Bernoussi. Cette donne rendait donc plus cher l’investissement dans ces zones avec positions de travail qui ne seront pas pleinement exploitées.
Pour y remédier, la direction du groupe pense alors à une solution novatrice, inspirée de son expérience en télétravail durant la période du confinement. Il s’agit donc de mettre en place des mini-sites satellitaires exclusivement dédiés au télétravail selon la formule 4/5 (comprendre 80% des effectifs en travail à distance et 20% en présentiel). Une formule win-win puisqu’elle va permettre au groupe de ne pas trop débourser en investissement tout en améliorant sa présence dans différentes régions, jusqu’ici non desservies en offrant des emplois durables. Mais attention, qui dit télétravail ne veut pas forcément dire absence de présence, le président du groupe insiste d’ailleurs beaucoup sur ce point. « En revanche, le présentiel est pour moi clé dans ce dispositif, car il permet de garder le lien social avec l’entreprise. L’entreprise n’est pas uniquement un lieu de travail. C’est aussi un lieu de socialisation, d’échange, de formation …« , explique Karim Bernoussi.
Concrètement, ce modèle hybride de travail marche de la manière suivante: les téléconseillers seront appelés à se rendre à une fréquence hebdomadaire sur place, en rotation. Ces mini-sites satellitaires, dotés en moyenne d’une centaine de positions, disposeront de façon permanente de tout l’encadrement nécessaire, de formations in situ ainsi que de toute la politique RH et sociale du Groupe. Évidemment, « les téléconseillers bénéficieront de conditions spécifiques avec la prise en charge des outils de travail par Intelcia, ainsi que d’indemnités propres au TAD », précise le Groupe. A noter qu’Intelcia a choisi de commencer, dans un premier temps par la région de l’Oriental, et plus spécifiquement la ville d’Oujda, car elle dispose d’un bassin d’emplois attractif pour mener à bien ce projet pilote, ainsi que d’infrastructures de qualité. D’autres villes seront appelées à intégrer à terme ce dispositif dans la perspective de dynamiser le marché de l’emploi en région. Rappelons que le Groupe Intelcia compte aujourd’hui plus de 8.500 collaborateurs au Maroc.