Investigation : Affaire Pegasus-Omar Radi ou lorsque «Amnesty intelligence» se prend pour le «Net-Flic» international
Par Hassan Alaoui
Amnesty international (A.I.) a publié, très tard dans la soirée de dimanche dernier, un « rapport » affirmant sans équivoque qu’un journaliste marocain, dénommé Omar Radi, est victime d’attaques par injection réseau au moyen d’outils conçus par une société informatique israélienne du nom de «NSO GROUP», pour conclure unilatéralement et sans équivoques, à la responsabilité des autorités marocaines dans le piratage du téléphone de ce dernier.
Pour parvenir à cette conclusion, il aura fallu près de 20 pages à Amnesty, pour déballer tous ses talents d’investigation et offrir son «scoop» a un réseau regroupant les plus prestigieux titres de la presse américaine et européenne. Pourtant, à y voir de plus près le contenu de ce rapport, l’on est surpris de constater la légèreté des arguments utilisés par Amnesty, pour nourrir son plaidoyer, clairsemé, par ailleurs, d’hypothèses et de suppositions, où le conditionnel raisonne comme une virgule.
Aucune preuve de l’existence d’un contrat
D’emblée cette ONG soutient dans son rapport «qu’il est difficile de savoir quels outils sont utilisés, vendus ou achetés et détournés de leur utilisation légitime, en raison de l’absence de transparence qui caractérise le secteur de la surveillance». On ne saurait mieux avouer. Autrement dit, Amnesty reconnait du bout des lèvres, qu’elle n’a aucun moyen de prouver l’existence d’un contrat de vente entre « NSO group » et le Maroc, en mesure de conforter la thèse que ce pays utilise la technologie israélienne de surveillance de masse, pour hacker l’Iphone de Omar Radi …mais pour les besoins de sa démonstration, cette ONG va quand même présumer que c’est le cas, persister et signer !?!?
Amnesty avance que l’hypothèse selon laquelle les outils de «NSO» auraient été utilisés (dans le cas Radi), ne fait aucun doute pour elle, « à la lumière des résultats de l’examen des attaques cybernétiques malveillantes, qui ont infecté par le passé les mobiles des défenseurs marocains des droits de l’Homme», comme, encore une fois, Mâati Mounjib. Ce grand féodal et paranoïaque personnage , est considéré en l’espèce, comme un cas d’école et de référence scientifique, suite au piratage de son téléphone en 2018, attribué sans preuves aux autorités marocaines, par une entité canadienne du nom de «Citizen Lab», affiliée a l’Université de Toronto et au sein de laquelle opérait, en tant que chercheur, l’allemand Claudio Guarnieri, auquel on doit la paternité du présent rapport sur Omar Radi, en sa qualité de responsable du «Security lab», relevant d’Amnesty international.
Si l’on ajoute à cela que ce Claudio est un ami, depuis de longues années, de Hisham Miraat, fondateur du site «mamfakinch» et ancien directeur de «Global voices» (2012-2014), et surtout lieutenant de Mâati Mounjib au sein de l’AMJI on discernera un peu mieux les soubassements de ce rapport. Qu’à cela ne tienne ! Cela n’empêche pas Amnesty international de supputer que «si la chronologie des faits concernant les attaques subies par Mounjib et Omar Radi, semble indiquer un lien avec «NSO Group », les informations techniques de ces attaques constituent des preuves solides, permettant d’établir un lien entre les outils de «NSO» et le hacking du téléphone de Omar Radi».
En d’autres termes, si le hacking du Smartphone de Mounjib en 2018 a été effectué (selon, évidemment, la version de l’époque de «Citizen Lab»), par des outils de «NSO Group», et si les informations tirées de ce piratage coïncident techniquement et chronologiquement avec celles relevées sur l’appareil de Rdi, alors il faut en déduire par transitivité, que l’attaque cybernétique subie par ce dernier a été également réalisée par «NSO» !!!! Une fois ce postulat vide établi, il est devenu déterminant pour Amnesty de relier «NSO Group» au Maroc, malgré l’aveu préliminaire de cette ONG, sur le fait «qu’elle ne dispose d’aucune preuve sur l’achat, par Rabat, de cette technologie».
Amnesty International va encore une fois recourir à son joker, à savoir Ctizen lab, qui tout en étant financé par une kyrielle de fondations américaines, dont notamment «Open society foundation» et la «Fondation Ford», connue pour ses liens avec la CIA avait fait état, en 2018, d’un opérateur de «NSO Group» s’activant au Maroc, sous le mystérieux nom de code «Atlas». Cependant, comment donc coller «Atlas» aux pattes des autorités marocaines, sachant qu’Amnesty affirme qu’après s’être documentée sur les fonctionnalités d’injection réseau présentées par «NSO Group », lors du salon de la sécurité intérieure «Milipol», qui s’est déroulé à Paris en novembre 2019, il s’est avéré qu’il existe deux techniques pour hacker les téléphones ciblés : «soit en utilisant une fausse antenne relais de taille réduite et facilement transportable, qui permet de manipuler le trafic internet des Smartphones, soit en obtenant l’accès à l’opérateur de téléphonie mobile de la victime potentielle».
La double ignorance d’Amnesty
La solution de cette équation est fort simple pour Amnesty. Bien que cette ONG ait attesté dans le présent rapport «qu’elle ignore laquelle des deux techniques a été utilisée pour cibler Omar Radi et Mâati Mounjib», celle-ci va tout simplement «zapper» l’option de l’antenne relais transportable, dont il est difficile, au regard de la simplicité de son déploiement, d’en imputer avec certitude son utilisation exclusive par les autorités gouvernementales, pour retenir uniquement la technique nécessitant un accès a l’infrastructure réseau de l’operateur de téléphonie mobile de la cible, «qui ne peut être autorisée que par les seuls pouvoirs publics».
C’est ainsi que ce rapport, va conclure magistralement «qu’au vu de ces considérations auxquelles s’ajoute le fait que les défenseurs des droits humains du Maroc sont systématiquement pris pour cibles, cela amène Amnesty international à juger les autorités marocaines, responsables de l’attaque du téléphone de Omar Radi». *cqfd pour cette ong*.
On l’aura tous très bien compris. ce n’est pas tant l’absurdité et la vacuité des pseudo-investigations d’Amnesty international qui inquiètent, mais c’est plutôt l’extrême facilité avec laquelle cette ONG peut être manipulée par des mains, en réalité pas si invisibles que cela, qui s’acharnent continuellement a sculpter a l’international l’image d’un soi-disant Etat policier marocain, quitte a recourir à un ensemble d’accusations sournoises, en se basant sur des arguments mensongers et abracadabrantesques. *cqfd pour le Maroc*.
Ce qui fait surtout mal à Amnesty et à ses manipulateurs, c’est que la stratégie de proximité citoyenne, de probité, d’efficacité et de professionnalisme des services de sécurité publics et secrets marocains, reconnue et érigée en modèle sur les cinq continents, n’a pas besoin d’une homologation ou d’un certificat de bonne conduite de cette ONG des droits de l’homme, qui s’emploie à justifier l’argent qu’elle touche par « injection réseau» de la part de ses bailleurs de fonds occultes, en jouant aux faux «net-flics» et en passant sous silence la violence policière ségrégationniste, qui a tué George Floyd et Adama Traore.
c’est plus surement cette zone d’ombre liée aux financements perçus par «amnesty intelligence», qui mérite une investigation de «Security lab» et «citizen lab»…bien plus méthodique et probante que ce rapport bidon.