Les investissements dans le secteur ferroviaire ont été multipliés par 7
Le rythme d’investissement dans le secteur ferroviaire a été multiplié, en l’espace de 15 ans, par 7 pour atteindre 34 milliards de dirhams (MMDH) au titre du dernier cycle de développement de l’Office couvrant la période 2010-2015, et ce en vue d’accompagner la dynamique du Royaume et de bâtir les bases d’un moyen de transport ferroviaire encore plus efficace, plus efficient et plus moderne, a souligné, mercredi à Tanger, le directeur général de l’Office national des chemins de fer (ONCF), Mohamed Rabie Khlie.
« Le projet de la première ligne à grande vitesse (LGV), qui reliera Tanger à Casablanca, s’inscrit dans le cadre d’une stratégie volontariste et ambitieuse engagée en vue d’accompagner la dynamique du Maroc et de bâtir les bases d’un moyen de transport ferroviaire encore plus efficace, plus efficient et plus moderne, en témoigne le rythme d’investissement dans le secteur ferroviaire qui a été multiplié, en l’espace de 15 ans, par 7 pour atteindre 34 MMDH durant la période 2010-2015 », a précisé M. Khlie, qui intervenait lors de la cérémonie d’ouverture du 6ème séminaire international sur la sécurité et la sûreté de l’exploitation ferroviaire.
Ce projet d’envergure, première étape d’un ambitieux schéma directeur, a été conçu d’une façon intégrée, avec l’ambition d’asseoir un modèle viable dont la réussite permettra de catalyser et d’accélérer le développement de lignes sur les autres axes prévus dudit schéma directeur, a indiqué le responsable, notant que, grâce à une forte mobilisation, soutenue par les différentes parties prenantes, et à un système de gouvernance approprié, ce projet est aujourd’hui en phase de préparation de l’exploitation, enregistrant un taux d’avancement global de 86% pour une mise en service durant l’été 2018.
Cette nouvelle liaison, a-t-il expliqué, est appelée à contracter la carte, en rapprochant et en accélérant la mobilité entre les deux principaux pôles économiques du Royaume Casablanca et Tanger, avec 2h10 seulement au lieu de 4h45mn actuellement, notant que les participants auront, dans le cadre de cette rencontre, l’occasion de suivre en détail cette expérience exceptionnelle maroco-marocaine et d’appréhender l’ampleur de ce projet lors de la visite technique programmée à ce chantier.
« Ce projet constitue un vrai cas d’école au regard de ses spécificités, dans la mesure où il offre une opportunité de développer l’expertise et le savoir-faire national, de promouvoir le transfert de compétences et d’initier le développement d’un écosystème ferroviaire local qui rayonnera au niveau régional », a fait savoir M. Khlie, relevant que la réalisation de ce projet ne s’effectue pas au détriment du réseau conventionnel existant, qui fait l’objet actuellement d’un ambitieux programme de modernisation, de rénovation et de renforcement de sa robustesse, à travers la réalisation d’importants projets (doublement et triplement des lignes, construction de gares nouvelle génération et renforcement des installations de sécurité).
Dès 2018, de tels chantiers de grande envergure vont métamorphoser le paysage ferroviaire marocain, grâce à une offre qui sera de plus en plus étoffée et compétitive répondant au mieux aux attentes de la clientèle et des opérateurs économiques devant l’évolution attendue des facteurs de la mobilité nationale, a-t-il poursuivi.
La consistance des programmes d’investissements, engagés au cours de ces 15 dernières années, démontre que les composantes « Sécurité et Sûreté » ont toujours été omniprésentes et hissées au rang de première priorité tout en étant conscient que le risque « zéro » n’existe pas, et convaincu qu’il s’agit d’un facteur clef de succès et un atout de taille du système ferroviaire, a-t-il insisté, notant que la sécurité et la sûreté constituent une exigence fondamentale pour assurer aux clients le niveau de la qualité qu’ils sont en droit d’attendre, ce qui a des retombées positives sur la collectivité.
Et de souligner que d’autres investissements ont été également engagés pour la modernisation de l’appareil de production, moyennant l’exploitation à grande échelle des progrès technologiques en entourant l’homme d’un certain nombre d’automatismes constituant de nouvelles boucles de sécurité et de contrôle, et la refonte des systèmes de management et de pilotage de sécurité et de sûreté selon des schémas directeurs appropriés, conjuguée avec la clarification et la simplification systématique de la réglementation et des procédures en vigueur, outre l’investissement dans le capital humain pour le développement de ses compétences et de ses performances au service d’une exploitation ferroviaire optimale en toute sécurité et sûreté.
Par ailleurs, le responsable a assuré que ce rendez-vous tant attendu, aussi bien par les opérateurs du secteur du transport en général que par les experts des domaines de la sécurité et de la sûreté ferroviaire en particulier, s’est installée au fil des années comme espace privilégié et propice de discussions pour mieux capitaliser sur les expériences et les bonnes pratiques des uns et des autres, en vue de se doter d’un système de sécurité et de sûreté de l’exploitation ferroviaire encore plus fiable, plus viable et plus efficace.
A cet égard, il a précisé que la thématique choisie pour cette édition, à savoir « Le système ferroviaire à grande vitesse : Les défis d’une exploitation sûre », répond sans aucun doute à une préoccupation au quotidien des opérateurs ferroviaires de part le monde qui se sont dotés d’une telle technologie, surtout face aux exigences dictées par le développement durable sans cesse hissé par la communauté mondiale au rang de ses premières priorités, notant que les expériences diversifiées qui seront présentées serviront de référence pour aiguiller les participants sur les bonnes pratiques en matière de sécurité et de sûreté d’exploitation de lignes à grande vitesse.
Placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, ce colloque de trois jours, organisé par l’ONCF, en collaboration avec l’Union internationale des chemins de fer (UIC), a pour objectif majeur de présenter, à partir de réalisations existantes et en s’appuyant sur des exemples concrets, les expériences internationales en relation avec les systèmes à grande vitesse et de s’approcher davantage de l’expérience du Maroc, première nation ferroviaire du continent africain par l’importance de son réseau et de son trafic, en matière d’exploitation de la ligne à grande vitesse.