IPO d’un acteur de la santé au Maroc : Akdital ouvre une nouvelle ère
Par Anass El Rhazi
Au lendemain de son obtention du visa de l’AMMC pour son IPO, le groupe de santé privé Akdital a tenu une conférence de presse pour son introduction à la Bourse de Casablanca pour un montant de 1,2 MMDH. Il s’agit de la première introduction en bourse d’un acteur de la santé au Maroc.
C’est grâce à la promulgation en 2015 de la loi 131-13, permettant aux investisseurs non-médecins d’entrer dans le capital des cliniques, les médecins du secteur privé peuvent désormais accéder à de nouvelles sources de financement.
Cette opportunité a contribué à la transformation de l’offre en matière de santé privée en permettant notamment aux infrastructures de santé d’accueillir dans leur capital de nouveaux actionnaires et de renforcer ainsi leur capacité d’investissement et de développement. Cette première étape a ainsi donné lieu à la création et au développement de plusieurs groupes de santé privée parmi lesquels le groupe Akdital.
Ainsi, le groupe a ouvert son capital en 2020 à hauteur de 20% à Mediterrania Capital Partners (MCP), société de capital-investissement indépendante de droit maltais. Aujourd’hui, avec un réseau de 15 établissements de santé dotés d’une capacité de 1.602 lits, soit plus de 15% de l’offre nationale privée, Akdital ouvre son capital pour, d’une part, financer les investissements futurs et, d’autre part, optimiser la structure financière du groupe.
Pour un montant de 1,2 milliard de dirhams, l’introduction en bourse d’Akdital sera réalisée par voie d’augmentation de capital à hauteur de 800 millions de dirhams (MDH) et de cession d’actions de la société pour un montant de 400 MDH.
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Dans le détail, les 800 MDH de l’augmentation du capital serviront à financer des financements futurs identifiés et à optimiser la structure financière du groupe.
514 MDH seront affectés à de nouveaux établissements, avec notamment 8 nouveaux centres, respectivement à Benguérir, Kenitra, Khouribga, Marrakech, Rabat (2 établissements), Taghazout et Tétouan.
Ces investissements permettront à Akdital de consolider sa position dans le secteur de la santé et atteindre environ 25% de la capacité litière du secteur privé au Maroc.
Le reliquat des 800 MDH de l’augmentation du capital, soit 286 MDH, sera affecté au financement des développements additionnels futurs et à optimiser les ressources financières de la société.
Enfin, Les 400 MDH issus de la cession d’actions par quelques actionnaires historiques, dont fonds MCIII Al Razi,
géré par la société de gestion MCP, qui cédera la moitié de ses parts, représentent un simple cash out.
Dans un aparté avec Maroc Diplomatique, Lotfi Lazrek, directeur de la Corporate Finance chez CFG Bank, conseiller financier et coordinateur global de l’opération, a répondu à quelques questions concernant cette introduction en bourse.
« Sur 1,2 milliard de la taille de l’opération, 800 MDH seront dédiés à l’augmentation de capital et 400 MDH de cessions. Sur les 400 MDH de l’augmentation du capital, on trouve MCP qui va céder une partie, ainsi que d’autres actionnaires. Donc une fois ces titres cédés lors de l’IPO (Initial Public Offering, introduction en bourse en français, ndlr), les membres du GAS, le Groupe d’Actionnaires Stables, qui constituent le noyau dur de la société et qui sont notamment les actionnaires historiques de référence ne vont rien céder pendant 3 ans ».
« Au lendemain de l’IPO, ils vont détenir près de 58% des actions et devront maintenir leurs actions pendant un minimum 3 ans. Après cette période, tous ces actionnaires pourront céder une partie de leurs actions tout en maintenant collectivement un minimum de 40% pendant 2 années supplémentaires. Autrement dit, pendant 3 ans, personne ne vendra rien du tout. Et entre les 3 et 5ans, chacun de ces membres du GAS pourra vendre à raison de sa part de participation dans le groupe ».
« Comme vous le savez, aujourd’hui, une clinique a besoin d’un foncier et bien entendu de l’opérationnel, c’est-à-dire les équipements, le matériel… Donc quand une personne décide d’investir, il faut qu’elle achète et le terrain et les équipements. Sauf que tout cet investissement est assez cher. Avec les ambitions de développement du groupe, l’idée est venue de scinder ces deux activités et de faire appel à des professionnels du secteur de l’immobilier pour pouvoir soulager le groupe de toute la gestion immobilière afin qu’il puisse se focaliser en priorité sur le financement des équipements et accélérer son rythme de croissance et d’ouverture des cliniques ».