Irak: démission d’une ministre dont le frère est accusé de liens avec l’EI
A peine nommée, la ministre irakienne de l’Education Chaïma al-Hayali a présenté sa démission après que son frère est apparu dans des vidéos de propagande du groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Mme Hayali, universitaire de Mossoul, l’ancienne « capitale » de l’EI en Irak, a annoncé tard samedi sur Twitter avoir remis sa démission au Premier ministre Adel Abdel Mahdi.
Depuis plusieurs jours, des vidéos de l’EI datées de 2016 montrant son frère Laith Hayali sont réapparus sur les réseaux sociaux et des sites d’information avec des internautes et des députés critiquant la nomination de Mme Hayali.
Face à cette campagne, cette scientifique de 43 ans, nommée il y a une semaine, a expliqué que le chef de gouvernement pouvait désormais « accepter (sa démission) à l’instant même où il aurait confirmation d’un quelconque lien ou d’une affiliation (…) terroriste » de sa ministre.
Dans les vidéos, Laith Hayali, alors responsable administratif de la direction de l’Eau dans la province de Ninive (nord), dont Mossoul est le chef-lieu, apparaît le visage encadré d’une longue barbe blanche et dénonce les bombardements de la coalition internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis sur des canalisations d’eau.
Mme Hayali assure dans son communiqué que son frère, aujourd’hui introuvable, « a été forcé, sous la menace des armes, de continuer à travailler au sein de l’administration passée aux mains de l’EI ».
« Il n’a jamais combattu ou tué un Irakien », dit-elle.
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Selon des médias et des militants, deux des fils de Laith al-Hayali sont morts: l’un en menant un attentat suicide et l’autre en combattant les troupes irakiennes.
De 2014 à 2017, l’EI a occupé de vastes régions d’Irak, où des milliers de fonctionnaires ont continué à travailler au sein des administrations que les jihadistes ont mis un point d’honneur à maintenir, pour réaliser leur rêve de « califat ».
Le cabinet du Premier ministre n’a pas encore réagi à ces informations.
Deux autres ministres sont également sur la sellette -ceux des Communications et de la Jeunesse et des Sports–, leurs noms étant apparus sur les listes de responsables de l’ex-régime de Saddam Hussein, auxquels la loi interdit d’occuper toute fonction publique.
Plusieurs ministères clés -Défense, Intérieur, Justice- n’ont pas encore été pourvus en raison de divergences dans un pays qui fait toujours face au défi de la sécurité.
MD avec l’AFP