Israël : expulsion du responsable de HRW
Omar Shakir, en poste depuis 2017 à Human Right Watch, est accusé de soutenir le mouvement « Boycott, Désinvestissements et Sanctions »
Le citoyen américain et directeur local de l’ONG Human Right Watch, qui a pour mission de défendre et veiller au respect des droits de l’homme, devra quitter le territoire ce lundi 25 novembre au soir. La cour Suprême israélienne a tranché, Omar Shakir est accusé de soutenir le BDS, mouvement sévèrement condamné et assimilé à de l’antisémitisme. Selon la loi qui a été adoptée en 2017, le pays se réserve le droit d’interdire l’accès au territoire aux personnes qui soutiennent ce mouvement.
Dans un communiqué publié sur le site de HRW, le directeur adjoint de la division Programme, Tom Porteous a déclaré : « Alors qu’Israël se présente comme la seule démocratie de la région, son gouvernement s’apprête à expulser un défenseur des droits humains en raison de ses activités pacifiques de plaidoyer ».
Plus loin, le communiqué affirme que ni « Human Rights Watch ni Omar Shakir en tant que son représentant ne promeuvent le boycott d’Israël. Le plaidoyer en question concerne uniquement les territoires occupés en Cisjordanie. Human Rights Watch a constaté que les entreprises opérant dans les colonies en Cisjordanie bénéficiaient de violations graves du droit international humanitaire et contribuaient à de telles violations. »
Selon l’AFP, le ministre de l’intérieur israélien a déclaré après le verdict que « Tous ceux qui agissent contre Israël doivent savoir que nous ne leur permettrons pas de vivre, ni de travailler ici ». Omar Shakir, lui, a affirmé « Ni HRW ni moi-même en tant que son représentant n’avons jamais appelé au boycott ». Enfin, toujours selon la même source, l’Union européenne et les Nations Unies ont exprimé leur opposition à cette décision. L’UE a insisté sur l’importance de la protection de la liberté d’expression et de la liberté d’association, et « demande au gouvernement israélien de revenir sur sa décision concernant le retrait du visa de travail d’Omar Shakir ». Pour rappel, l’ONU avait mis en garde, en mai, contre le « rétrécissement de l’espace accordé aux défenseurs des droits humains pour agir » en Israël.