Italie: au moins 18 morts après un séisme dans le centre du pays
Un séisme de magnitude 6,2 a frappé tôt mercredi le centre de l’Italie, faisant au moins 18 morts et des dizaines de bâtiments détruits où de nombreuses personnes seraient encore prises au piège, selon des témoignages et la protection civile italienne.
Le chef de la protection civile italienne, Fabrizio Curcio s’est toutefois refusé mercredi matin lors d’une conférence de presse, à donner un bilan officiel, jugeant que c’était encore prématuré.
« Ce sont des séismes sévères, avec cette magnitude, on a des écroulements (de bâtiments), et certainement aussi des victimes », a-t-il déclaré.
Les premières images parvenues des villages les plus touchés par ce séisme, révèlent l’ampleur des destructions. Des immeubles ne sont plus que ruines, des secouristes fouillent les décombres à mains nues dans l’espoir de retrouver des survivants. L’agence italienne Agi a évoqué une centaine de disparus, pris au piège dans leurs maisons qui se sont écroulées alors qu’ils dormaient à poings fermés, à Pescara del Tronto, quartier de la commune d’Arquata del Tronto, un des trois villages les plus touchés.
La plupart des habitants de ces villages situés à quelque 150 km au nord-est de Rome, se sont rassemblés dans les rues, encore sous le choc après ce séisme, l’un des plus importants ayant frappé ces dernières années l’Italie, pays exposé aux tremblements de terre. Selon un bilan encore provisoire et non officiel, au moins 18 personnes sont mortes.
A Pescara del Tronto et Arquata dans la région des Marches, voisine de celle frappée par ce tremblement de terre, dix personnes au moins sont mortes dans l’effondrement de leurs maisons.
Ce séisme a atteint la magnitude 6,2, selon l’Institut américain de géologie (USGS), mais 6.0, selon son équivalent italien. Il a secoué le centre de la péninsule italienne mercredi à 03H36 (01H36 GMT) et a été ressenti à Rome, réveillant des dizaines d’habitants.
A Amatrice, dans la région du Latium, à proximité de l’épicentre du séisme, six corps sans vie ont été retirés des décombres, a assuré le président de la région du Latium, Nicola Zingaretti. Là encore, des scènes de destruction totale ont été racontées par les habitants de ce village pittoresque, encore envahi de touristes à cette période de l’année. Sergio Pirozzi, le maire d’Accumoli, commune voisine, a de son côté fait état de deux morts, décrivant une ville à moitié détruite. Selon lui, au moins quatre personnes sont encore prisonnières des décombres. « Ici, c’est une tragédie, nous avons des morts et des bâtiments détruits », a-t-il déploré. Plusieurs personnes ont pu néanmoins être sauvées, dont deux enfants, dont l’âge n’a pas été précisé, extraits sains et saufs des décombres.
Deux jeunes Afghanes, réfugiées à Amatrice, ont été entendues appeler à l’aide sous les décombres. Les secouristes s’efforçaient mercredi matin de les sauver, selon l’agence italienne Agi.
Une journaliste se trouvant à Accumoli a indiqué sur Rainews24 avoir été réveillée par une très forte secousse qui a creusé une brèche dans le mur de sa chambre. Elle est alors descendue en catastrophe dans la rue avec ses enfants.
A Amatrice, les aiguilles de l’horloge du clocher sont restées bloquées sur l’heure de la plus violente secousse à 3H39 du matin.
L’épicentre se trouvait dans la province de Rieti près d’Accumoli, à environ 150 km au nord-est de Rome, a précisé l’Institut italien de géophysique. Au moins 39 répliques, dont la plus forte d’une magnitude de 5,3, ont suivi ce séisme, ressenti jusq’à Rome où nombre de palais de la ville éternelle ont tremblé.
Le pape François a interrompu sa traditionnelle audience générale hebdomadaire, se disant « bouleversé » par ce séisme. Il a également exprimé sa « grande douleur, sa solidarité avec toutes les personnes présentes sur les lieux ».
Le chef du gouvernement italien a annulé son déplacement jeudi à Paris où il devait participer à une réunion des socialistes européens.
Le 6 avril 2009, un séisme de magnitude 6,3, également ressenti en pleine nuit dans la capitale italienne, avait fait plus de 300 morts dans la région de l’Aquila (centre). Mais l’épicentre était situé tout près de la ville de l’Aquila, chef-lieu important de la région, ce qui n’est pas le cas cette fois, a indiqué le chef de la protection civile italienne.