Italie: le ministre de la Justice visé par deux motions de défiance au Sénat
Les sénateurs italiens doivent se prononcer mercredi sur deux motions de défiance déposées par l’opposition, l’une venant de la droite, l’autre d’un parti pro-européen, visant le ministre de la Justice Alfonso Bonafede, membre du Mouvement 5 Etoiles (M5S, anti-système).
Cependant, ces motions ne devraient pas obtenir le nombre de voix suffisant pour faire chuter le ministre, selon les médias.
L’opposition reproche à M. Bonafede de ne pas être à la hauteur de sa fonction, les deux motions le critiquant notamment au sujet de la libération de mafieux durant le confinement pour des raisons sanitaires.
La libération pendant la pandémie de criminels âgés ou en mauvaise santé avait provoqué une forte polémique, contraignant le ministre de la Justice à faire machine arrière.
Les cas les plus controversés sont ceux de trois parrains, détenus sous le régime dit du « 41 bis », c’est-à-dire une détention très stricte réservée aux criminels dangereux et qui permet de les isoler de leur milieu mafieux.
La majorité au pouvoir, composée essentiellement du M5S et du Parti démocrate (PD, centre-gauche), dispose des voix nécessaires au Sénat pour éviter la chute de son ministre, mais elle doit s’appuyer aussi sur le parti Italia Viva (IV) de l’ex-chef du gouvernement Matteo Renzi qui, avec ses 17 sénateurs peut décider du sort de l’exécutif.
M. Renzi avait adopté ces derniers jours une attitude ambiguë, ne disant pas clairement si ses sénateurs voteraient ou non la motion de défiance et faisant monter la tension.
Mais, le chef du gouvernement Giuseppe Conte et les principaux responsables du PD et du M5S ont clairement averti leur difficile allié, M. Renzi, qu’en cas de vote de la motion de défiance, c’est une crise de gouvernement qu’il provoquerait.
Un vote anticipé n’est pas dans l’intérêt de M. Renzi dont le parti est crédité de 2% à 3% des intentions de vote dans les sondages.
« Nous ne soutenons pas l’idée de renvoyer ce gouvernement à la maison, nous voulons simplement qu’il redresse la barre », a ainsi déclaré mercredi matin à la radio Ettore Rosato, un des dirigeants de IV.