Jaïr Bolsonaro, le Trump brésilien

C’est comme cela qu’on surnomme en Amérique Latine le nouveau président du Brésil. Même si ce n’est pas un homme d’affaires, comme Donald Trump, mais un ex capitaine parachutiste de l’armée, retiré, et leader d’un parti d’extrême droite, le Parti Social Libéral.

Il y a peu de temps encore, il ne semblait pas avoir de grande chance aux élections présidentielles. Et puis survinrent les scandales de corruption du Parti des Travailleurs de Lula da Silva, et son empêchement par le Tribunal Suprême Electoral à se représenter à la candidature. Et une agression lors de la campagne de Bolsonaro, poignardé à l’abdomen, qui augmenta sa côte de popularité. Mais surtout, ce sont ses discours virulents contre la corruption des partis traditionnels et contre la délinquance de rues (plus de 500000 mille morts ces dernières années), qui firent mouche auprès des électeurs.

Jaïr Bolsonaro a promis d’en finir (d’une main de fer) avec ces deux fléaux qui empêchent le pays d’avancer dans la voix du progrès et de la sécurité. Le Brésil, considéré il y a quelques années comme un des pays émergeants de la planète, vu ses ressources, son étendue (la plus vaste d’Amérique du Sud) et son potentiel humain, se retrouve parmi les premiers pays en inégalité sociale et second d’une liste des plus violents du monde.

Bien sûr, ces promesses ne suffisaient pas, il fallait aussi pour convaincre, une politique économique. Et c’était son point faible personnel. Qu’à cela ne tienne, Bolsonaro a pris pour principal accesseur Paulo Guedes, un personnage à la réputation d’expert en matière d’économie. Un « Chicago boy », adepte d’une politique néo libéral. Un super ministre chargé de remettre le pays en marche vers la prospérité.

→ Lire aussi : Jair Bolsonaro élu nouveau président du Brésil

Parmi les conseillers du nouveau président et de son équipe, on trouve aussi le sénateur républicain de Miami, Marco Rubio, et surtout Steve Bannon, le « gourou » de la nouvelle droite et une des principales têtes pensantes de Donald Trump. Et comme vice-président du nouveau gouvernement, un militaire, le général Hamilton Mourao, qui se fait fort de nettoyer le pays des mafias des « favelas » (quartiers périphériques des grandes villes) et des narcotrafiquants qui s’entretuent dans des guerres de clans et sèment la terreur.

Comme allié également, un pays, Israël, dont le nouveau président du Brésil est un admirateur, tant sur le plan agricole et économique, comme sur les méthodes paramilitaires et les services secrets (Mossad).

Voilà rapidement brossé, un portrait de qui est Jaïr Bolsonaro et de ce qui attend le Brésil…Reste à ajouter les idées de cet homme sur la société qu’il n’hésite pas à avouer  sans langue de bois, par des commentaires qui font polémiques. Homophobe, machiste et raciste. Ce qui ne l’a pas empêché d’être élu.

A 63 ans, ce natif de la province de Sao Paulo, qui fut député fédéral de Rio de Janeiro, l’a emporté avec 55% des suffrages face à son adversaire du Parti des Travailleurs, Fernando Haddad, et 30% de ses partisans sont des jeunes de moins de trente ans. Le 1er janvier 2019, il occupera ses fonctions, officiellement.

Avec lui, la vague d’extrême droite qui a déferlé sur les Etats Unis et se propage de plus en plus en Europe, a atteint l’Amérique Latine. Un signe ?

H. B. PONS

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page