Japon: Le ministre des Finances reconnaît des falsifications dans une affaire de favoritisme
Le ministre japonais des Finances, Taro Aso, a reconnu lundi devant la presse que des documents en lien avec une affaire de favoritisme touchant le Premier ministre Shinzo Abe avaient été falsifiés, tout en excluant de démissionner.
« Modifier des documents officiels est très grave et extrêmement regrettable, et je m’en excuse profondément », a-t-il déclaré à la presse, ajoutant « coopérer pleinement avec l’enquête ». « Je ne pense absolument pas à cela », a-t-il assuré en réponse à une question posée par la presse concernant sa démission. Portant sur la vente au rabais d’un terrain appartenant à l’Etat, l’affaire avait éclaté au grand jour l’an dernier et a refait surface ces derniers jours alors que M. Abe semblait avoir jusqu’ici réussi à braver la tempête.
Quatorze changements ont été apportés à des documents officiels par « certains membres du personnel », a affirmé dans ce sens M. Aso, notant en avoir pris connaissance dimanche. Lundi matin, plusieurs médias avaient indiqué que les noms de plusieurs responsables politiques ou personnalités ont été effacés. Des extraits des documents originaux et de leur version modifiée publiés par des parlementaires d’opposition laissent apparaître que les noms de Shinzo Abe et de son épouse, Akie, ainsi que celui de M. Aso ont été retirés.
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M. Aso a souligné ne pas penser que ces altérations avaient pour objectif de protéger le Premier ministre et sa femme. La cote de popularité de Si Shinzo Abe, qui nie vigoureusement toute malversation, est tombée sous la barre des 50% pour la première fois depuis la victoire de sa coalition aux législatives anticipées organisées en octobre 2017. Selon un sondage du quotidien Yomiuri publié lundi elle serait à 48%, soit un recul de six points par rapport au mois dernier.
D’après l’enquête menée ce week-end auprès de 1.036 électeurs, huit électeurs sur 10 ont dit considérer que le gouvernement n’apportait pas une réponse appropriée à ces accusations. Ces derniers jours, l’affaire a paralysé le milieu politique, certains élus de l’opposition décidant de boycotter les débats.