Journée arabe de l’information : Net recul des journaux en papier
Le Monde arabe célèbre ce vendredi (21 avril) la Journée arabe de l’information dans un contexte marqué par une nette baisse du lectorat des journaux en papier et une progression croissante des médias non traditionnels.
Alors que certains titres arabes, et non des moindres, ont tout simplement cessé de paraître, d’autres ont opté pour la conversion en format électronique, ce qui augure de mutations en profondeur du paysage médiatique arabe et reflète la situation de crise accrue à laquelle est confrontée la presse arabe.
Cette crise, de l’avis de Hicham Mekki, expert en communication et médias, est liée en partie à la désaffection générale pour la pratique de lecture dans le monde arabe, entraînant du coup un faible tirage des journaux.
Il va sans dire que l’apparition d’un nouveau titre dans le monde arabe ne signifie aucunement la conquête d’un potentiel nouveau lectorat, « mais tout simplement la captation et le partage des lecteurs d’autres journaux ».
Aux dires de cet expert marocain des médias, le deuxième aspect de cette crise consiste dans la tendance au déclin des journaux papier à l’échelle internationale, face au succès fulgurant de la presse électronique.
Dans le sillage de ces changements que connaît le paysage médiatique arabe et international, de nouveaux supports médiatique ont fait leur apparition, à l’instar du « Rich médias » en tant qu’outil interactif intégrant à la fois des contenus écrits et audio-visuels, ce qui en fait une réelle alternative aux autres supports médiatiques.
Pour autant, estime M. Mekki, l’apparition d’un nouveau support médiatique ne signifie pas nécessairement le déclin des anciens médias qui présentent plusieurs avantages en termes de satisfaction du public, a-t-il dit, relevant que ces avantages « ne dépendent pas du seul contenu offert par ces médias, mais aussi des modalités de perception par le public de ce contenu ».
A titre d’exemple, explique-t-il, plusieurs personnes préfèrent regarder en groupe un match de football au café plutôt qu’à la maison. De même, les femmes au foyer préfèrent écouter la radio que regarder la télévision puisque la radio en tant qu’ancien média leur offre la possibilité d’accomplir leurs tâches ménagères en toute mobilité contrairement à la télévision.
Certes, les nouvelles techniques médiatiques sont appelées à se développer davantage, mais cela ne signifie en aucun cas qu’elles vont supplanter les anciens médias.
Dans un autre registre, les avis divergent au sujet des fonctions des médias arabes dans la mesure où le volet ludique semble avoir pris le pas, à titre d’exemple, sur le côté instructif dans les chaînes de télévision arabes, à en juger par la pléthore émissions de compétitions et de télé-réalité.
Un autre sujet de préoccupation concerne le niveau de la langue arabe utilisée par les médias arabes. M. Mekki pointe du doigt, à ce propos, la régression du niveau de l’arabe utilisée par les journalistes aussi bien du secteur audio-visuel que de la presse écrite.
Tout en soulignant que ce problème est lié étroitement à la formation des journalistes qui sont appelés à maîtriser la langue arabe, il met l’accent sur la responsabilité des journaux et des chaînes de télévisions dans la mise en place de références en termes de bon usage linguistique.
Pour rappel, la Ligue des Etats arabes avait proclamé la Journée arabe de l’information en tant que nouveau mécanisme destiné à encourager la communication entre les organes de presse et les professionnels des médias arabes, l’objectif étant de débattre des principales questions liées à la situation des médias arabes, ainsi que l’examen des changements survenus en la matière dans le but d’améliorer le rendement et le professionnalisme de ces médias et d’accompagner l’évolution du secteur.