La journée internationale de la Femme 2017 : équilibrez la balance
La Journée internationale de la femme (8 mars) est une journée mondiale célébrant les réalisations sociales, économiques, culturelles et politiques des femmes. Elle marque également un appel à l’action pour accélérer la parité entre les sexes.
Cette date a été observée depuis le début des années 1900. Un temps de grande expansion et de turbulence dans le monde industrialisé qui a vu la croissance démographique en plein essor et la montée des idéologies radicales.
« Le 8 mars n’est pas une fête, c’est un moment de bilan et d’analyse pour mettre le point sur les obstacles et les difficultés qui entravent la progression de la femme et son émancipation », a annoncé Mme Leila Rhiwi, Représentante de l’Entité des Nations unies pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, lors d’un point de presse, mardi à Rabat.
Déplorant le caractère festif commercial auquel cette Journée a été réduite, Mme Rhiwi a rappelé que ‘’ 20ans après la conférence du Beijing, la situation de la femme continue de régresser et les femmes sont toujours victimes de violence et d’injustice », et ce malgré l’adoption des lois, des chartes et des conventions favorisant l’égalité des sexes. C’était aussi l’occasion pour lancer l’appel au changement des mentalités et la révision des schémas stéréotypés des genres, notamment, ceux relatifs à la question de l’autonomisation économique des femmes et de l’emploi.
Dans un contexte mondial en pleine évolution, les progrès technologiques et la globalisation affichent des opportunités sans précédent pour les femmes qui y ont accès. Seulement les inégalités des revenus et les informalités du travail ne cessent de s’accroître avec d’énormes conséquences pour les femmes.
L’égalité entre les sexes dans le monde du travail s’impose comme un impératif du développement durable, surtout quand « 50% des femmes en âge de travailler font partie de la main-d’œuvre mondiale contre 76% pour les hommes. En outre, une très grande majorité de femmes travaille dans l’économie informelle, les soins subventionnés et tâches domestiques et exercent des activités peu rémunérées et peu qualifiées, ne bénéficiant que d’une très faible, voire d’aucune, protection sociale » révèle le rapport de l’ONU Femmes. La célébration organisée par les Nations unies, le 8 mars, rappellera à tous les acteurs de franchir le pas pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
Dans son message, à l’occasion de la Journée mondiale de la femme, M. Guterres, secrétaire général de l’ONU, a souligné que la pleine participation des femmes à la population active offre des occasions inédites favorisant la croissance économique « Les déséquilibres historiques dans les relations de pouvoir entre hommes et femmes, exacerbés par les inégalités croissantes au sein des sociétés conduisent à une plus grande discrimination à l’égard des femmes et des filles. Partout dans le monde, la tradition, les valeurs culturelles et la religion sont utilisées de manière malintentionnée afin de restreindre les droits des femmes, ancrer le sexisme et défendre les pratiques misogynes ».
Le thème « Les femmes dans un monde de travail en évolution : pour un monde 50-50 en 2030 » sera au centre des débats qui se tiendront du 13 au 24 mars au siège de l’ONU à l’occasion de la 61ème session de la commission de la condition des femmes. A ce propos, la directrice exécutive d’ONU Femmes, Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, a déclaré dans son message à cette occasion que « Nous voulons bâtir un monde de travail différent pour les femmes. En grandissant, les filles doivent être exposées à un large éventail de carrières et être encouragées à faire des choix qui les mènent à des emplois dans les secteurs de l’industrie, de l’art, de la fonction publique, de l’agriculture moderne et des sciences, au-delà des services ménagers et d’aide à la personne traditionnels». Face à la complexité de cet enjeu, des mesures simples s’imposent : « permettre aux pères d’assumer leur rôle de père, aux femmes de participer et aux filles d’être libres et de grandir et d’être les égales des garçons », a-t-elle expliqué.
En signe de reconnaissance à la gent féminine,l’Agence marocaine de presse (MAP) a pris l’initiative, à l’occasion de cette journée, de confier la direction de l’ensemble de ses services rédactionnels à des journalistes femmes, dans la volonté de les encourager à assumer un rôle de leadership et à leur permettre d’assurer les différentes responsabilités rédactionnelles et administratives.
Pour cette journée, rappelons-nous les mots de l’abolitionniste et militante Sojourner Truth du 19ème siècle : «Si la première femme que Dieu a créée était assez forte pour tourner le monde à l’envers toute seule, ces femmes ensemble devraient pouvoir le tourner et le retourner à nouveau ».
Oulkhir Chaouki