Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage
Le Maroc célèbre vendredi la Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage avec une ferme détermination et un engagement indéfectible pour prévenir et lutter contre la traite des êtres humains et ce à travers la mise en place d’un nouveau cadre juridique s’alignant aux normes internationales dans le domaine.
Cette Journée commémore l’adoption le 2 décembre 1949 par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Convention pour la répression et l’abolition de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui.
Servitude pour dettes, servage, travail forcé, travail et servitude des enfants, trafic de personnes et d’organes humains, esclavage sexuel, utilisation d’enfants soldats, vente d’enfants, mariage forcé et vente de femmes et exploitation de la prostitution, sont autant de manifestations persistantes et scandaleuses de l’esclavage au 21-ème siècle.
Ils sont actuellement environ 21 millions de victimes du travail forcé dans le monde, dont 19 millions sont exploitées par des particuliers ou des entreprises privées et plus de 2 millions par un État ou des groupes rebelles, générant 150 milliards de dollars en profits illégaux dans l’économie privée chaque année, selon l’Organisation internationale du Travail (OIT).
Alors que l’esclavage a été aboli depuis longtemps, cette célébration constitue aujourd’hui l’occasion de jeter la lumière sur les formes modernes de cette pratique déshumanisante qui sévissent dans plusieurs régions du monde, privant de nombreux êtres humains des droits les plus élémentaires à la liberté et à une vie digne.
Mobilisée pour combattre ce fléau, l’ONU a mis en place plusieurs instruments notamment le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour la lutte contre les formes contemporaines d’esclavage qui fournit une assistance humanitaire, financière et juridique aux victimes.
Le Maroc a, pour sa part, consenti plusieurs efforts sur le plan législatif pour empêcher la traite des personnes et lutter contre cette violation des droits humains les plus légitimes, notamment à travers l’adoption en juin dernier du projet de loi 27-14 relatif à la lutte contre la traite des êtres humains.
Ce projet de loi, qui intervient en application d’une nouvelle politique nationale dans le domaine de la migration et d’asile, s’assigne pour objectif d’aligner la législation marocaine sur les normes internationales dans ce domaine en relation notamment avec les protocoles relatifs à la lutte contre la traite des êtres humains.
Ce texte, qui s’inscrit dans le cadre des recommandations du rapporteur spécial des Nations Unies sur la traite des êtres humains, comprend des définitions larges de la traite des êtres humains et les concepts de l’exploitation et de la victime, conformément aux orientations adoptées à l’échelle internationale, notamment le Protocole de Palerme.
Il comprend également des condamnations et une procédure, en plus de mesures préventives qui adoptent le principe de protéger les victimes au lieu de les poursuivre, tout en condamnant les coupables et en aggravant les sanctions contre les auteurs de crimes sur les enfants, les femmes enceintes et les personnes en situation difficile dans le protection des victimes, des témoins, des experts et des dénonciateurs.
La nécessité urgente de prévenir la traite et de répondre aux besoins de ses victimes est devenue un domaine prioritaire pour le Maroc, qui a accompli des progrès substantiels en reconnaissant le phénomène et en élaborant un cadre juridique adéquat pour faire face à la traite des êtres humains.
Selon le protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, additionnel à la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, la traite des personnes désigne « le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation ».