Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale
La communauté internationale célèbre, jeudi, la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, placée cette année sous le signe évocateur de la lutte contre « la montée du populisme nationaliste et les idéologies suprémacistes extrémistes », un appel mondial pour une action concrète en vue de l’élimination totale du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée.
La commémoration de cette journée rappelle aux citoyens du monde entier la tragédie du 21 mars 1960, en Afrique du Sud. Ce jour-là, alors qu’à Sharpeville des personnes manifestaient pacifiquement pour dénoncer l’apartheid, la police ouvrit le feu et tua 69 d’entre elles.
Trois décennies plus tard, le régime d’apartheid a été aboli dans un contexte mondial marqué par un engagement plus marqué contre les lois et pratiques racistes. En proclamant cette Journée internationale en 1966, l’Assemblée générale des Nations unies a engagé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour éliminer toutes les formes de discrimination raciale.
Cette commémoration offre donc l’opportunité pour tout un chacun de repenser au principe fondamental énoncé dans la Charte des Nations unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme, celui de l’égalité de tous les êtres humains, et de le mettre en pratique.
En effet, partout dans le monde, plusieurs personnes peuvent faire l’objet de discrimination raciale, à l’école, au travail, dans la recherche d’un logement, ou dans leurs actions quotidiennes pour la simple raison que leur peau diffère de la majorité de celle de la population.
Pour la directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay la discrimination raciale n’a pas encore été reléguée aux livres d’histoire. « Cette forme vicieuse d’exclusion et d’intolérance continue à se manifester sur les terrains de sport, dans les médias, dans la rue, au travail et même dans les coulisses du pouvoir ».
« Combattre le racisme relève de la dignité humaine et de la construction d’un monde meilleur », a-t-elle affirmé dans son message publié à l’occasion de la célébration de cette Journée, notant que la défense de la diversité, de l’inclusion, de la non-discrimination et d’une culture de la paix et de la solidarité ont toujours figuré au cœur de la mission de l’Organisation.
Elle a d’autre part estimé que l’Internet peut s’avérer un terreau fertile pour propager la discrimination raciale, la xénophobie et les idéologies suprémacistes, qui ciblent souvent les migrants et les réfugiés ainsi que les personnes d’ascendance africaine.
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« L’UNESCO, en sa qualité d’institution de l’ONU chargée de la communication et de l’information, met au point des outils d’initiation aux médias et à l’information afin de lutter contre de tels agissements en ligne et de s’attaquer à la prolifération des informations », a-t-elle fait observer, notant que la tolérance, le dialogue interculturel et le respect de la diversité sont plus indispensables que jamais dans un monde où les peuples sont plus interconnectés que jamais.
La responsable onusienne a en outre relevé que le fait de ménager un espace bienveillant sur la toile s’inscrit plus largement dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté mondiale, qui a pour objectif de développer les compétences afin de favoriser la compréhension mutuelle, la pensée critique et le dialogue interculturel.
Le 21 mars est aussi l’occasion pour le Maroc de mettre en avant les efforts consentis en matière de promotion de la culture de la tolérance, du dialogue, de l’ouverture, ainsi que les actions menées pour faire face à la discrimination, à l’incitation à la haine et aux attaques contre les réfugiés, les demandeurs d’asile et les migrants.
En effet, la création en 2011 du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), remplaçant l’ancien Conseil consultatif des droits de l’Homme, vient concrétiser l’engagement du Royaume pour la protection des droits et libertés des citoyens et affirmer l’attachement du pays au respect de ses engagements internationaux en termes de protection et de promotion des droits de l’Homme.
Conscient de la nécessité d’adopter des politiques plus fortes en matière de lutte contre la discrimination qui peut prendre plusieurs formes, le Maroc s’est également doté d’une instance constitutionnelle, en l’occurrence l’Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination, dont l’objectif est de renforcer, diffuser et concrétiser les valeurs de l’égalité, de la parité et de la non-discrimination.
La rapporteuse spéciale de l’ONU sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance, Tendayi Achiume, avait à cet égard salué le rôle de premier plan que joue le Maroc dans les domaines clés de l’égalité et de la lutte contre les discriminations.
S’exprimant lors d’une conférence de presse au terme de sa visite dans le Royaume en décembre 2018, Mme Achiume avait souligné qu’en ratifiant la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (ICERD), le Royaume s’est engagé en faveur du respect et de la garantie de l’égalité des races et du droit de toutes les personnes à ne pas subir de discrimination raciale.
La Constitution de 2011, avait-elle affirmé, a marqué un progrès important dans le domaine des droits de l’Homme, en termes notamment d’engagement renforcé du Royaume en faveur des droits de l’Homme internationaux, de l’égalité et de la non-discrimination.
L’experte internationale n’a pas manqué de saluer le leadership international du Maroc dans le domaine de la protection des droits des migrants, ainsi que les actions entreprises par le Royaume pour combattre toutes les formes de discrimination.
« Le Maroc a consenti un grand effort pour mettre en place une politique nationale de migration et d’asile novatrice qui fait de l’approche humaine la composante essentielle et constante dans la lutte contre toutes les formes de discrimination que connaît le phénomène migratoire », avait-t-elle soutenu.