Le kamikaze présumé du Caire aurait été lié à l’Etat islamique
Le jeune kamikaze que les autorités égyptiennes accusent d’être l’auteur de l’attentat commis à la cathédrale copte du Caire avait entretenu des liens avec un militant lié aux djihadistes de l’Etat islamique opérant dans le Sinaï.
Le ministère égyptien de l’Intérieur a fait savoir mardi que Mahmoud Chafik Mohamed Mostafa, 22 ans, avait été arrêté en mars 2014 lors d’une manifestation, pour port illégal d’armes.
Libéré sous caution deux mois plus tard, il avait rejoint une cellule dirigée par Mohab Mostafa Saïd Kassem, lequel avait des liens avec l’EI dans le Sinaï et des membres de la confrérie des Frères musulmans exilés au Qatar, ajoute le ministère.
Le président Abdel Fattah al Sissi a annoncé lundi l’arrestation de trois hommes et d’une femme dans l’enquête sur l’attentat, qui a fait 25 morts et 49 blessés dimanche.
Le ministère de l’Intérieur a diffusé une photo du kamikaze présumé, dit qu’il était originaire de la ville de Fayyoum et portait comme nom de guerre Abou Dadjjana al Kanani.
Interrogée par Reuters chez elle, sa mère a dit que son fils avait subi des sévices sexuels de la part de policiers après son arrestation en 2014, ce qui l’avait « brisé, humilié ».
Mais elle n’a pas décelé chez lui le moindre signe de radicalisation, assurant qu’il était incapable de tuer qui que ce soit. Son père est décédé il y a deux ans.
A sa sortie de prison, il s’était rendu au Soudan et téléphonait souvent de l’étranger, la dernière fois il y a environ une semaine, a-t-elle ajouté.
« Il me demandait des nouvelles, de moi et de ses soeurs (…) Je n’ai jamais remarqué de changements dans sa voix ou quoi que ce soit qui aurait pu indiquer qu’il avait l’intention de se faire sauter ».
Présent aux obsèques nationales des victimes, lundi, le président Sissi a demandé au gouvernement et au Parlement de prendre de nouvelles mesures de lutte contre le terrorisme. Il a décrété trois jours de deuil.
L’attentat n’a pas été revendiqué. Les Frères musulmans, désormais hors la loi en Egypte, et d’autres organisations l’ont condamné, tandis que des partisans de l’EI s’en félicitaient sur les réseaux sociaux.
Les coptes, qui représentent 10% des 90 millions d’Egyptiens, forment la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient.
Le dernier attentat de taille contre une église en Egypte avait été commis à Alexandrie, quelques semaines avant le début du soulèvement populaire de janvier 2011. Les circonstances de cet acte, qui avait fait 21 morts, demeurent mystérieuses.