Kawasaki chez les enfants: nouveau front de combat contre Covid-19

Une nouvelle maladie inflammatoire touchant, en pleine pandémie de Covid-19, les enfants et adolescents dans certains pays avec des symptômes proches de la maladie de Kawasaki, suscite la perplexité des scientifiques et des autorités sanitaires mondiales, l’OMS ayant invité la communauté des cliniciens à activer leur dispositif de veille face à de tels cas dans le monde.

Alors que le nombre de cas du syndrome de Kawasaki, une maladie infantile rare qui provoque une inflammation des parois des vaisseaux sanguins, reste faible, signalés pour la plupart dans certains pays européens, mais aussi aux Etats Unis, les médecins et les chercheurs s’inquiétaient notamment d’un éventuel lien entre la nouvelle maladie et le Covid-19, bien que certaines des personnes qui l’ont contractée n’ont pas été testées positives au nouveau coronavirus.

L’alerte a été donnée par des médecins au Royaume Uni mais aussi en France, en Italie et en Belgique, qui mettaient en garde sur l’augmentation du nombre d’enfants positifs au Covid-19 et présentant un syndrome inflammatoire proche de Kawasaki.

Selon l’organisation de santé britannique, « les cas ont en commun des caractéristiques de choc toxique et de la maladie de Kawasaki, qui attaque le cœur et le sang ».

Les scientifiques tentent désormais d’établir si la maladie de kawasaki est causée par le Covid-19, un virus aussi mystérieux que redoutable.

« C’est une nouvelle maladie qui, selon nous, peut être causée par le coronavirus, a déclaré mardi le ministre de la Santé britannique Matt Hancock à la radio LBC. « Nous ne sommes pas sûrs à 100 % parce que certaines des personnes qui l’ont contractée n’ont pas été testées positives (au coronavirus). Nous faisons donc actuellement beaucoup de recherche. Mais c’est quelque chose qui nous préoccupe», a affirmé le ministre, précisant qu’il y avait « un petit nombre de cas ».

En France, l’alerte est partie de l’hôpital Necker qui a rapporté les cas de 25 enfants hospitalisés en réanimation en région parisienne, sur ces trois dernières semaines, avec un syndrome inflammatoire, précisant que les enfants répondent bien aux traitements.

Lors d’une conférence de presse « virtuelle » à Genève, plusieurs responsables de l’OMS de la santé ont abordé ce sujet en insistant sur la rareté du phénomène.

« Nous avons connaissance de ce rapport qui est sorti au Royaume-Uni sur un petit nombre de cas chez les enfants avec cette réponse inflammatoire », a déclaré mercredi au cours d’une conférence de presse à Genève, Maria Van Kerkhove, scientifique principale de l’OMS sur Covid-19.

“Nous avons demandé au réseau mondial des cliniciens d’être en alerte afin de récolter des informations de manière systématique, et de pouvoir mieux comprendre”, a-t-elle ajouté.

La maladie de Kawasaki provoque un gonflement des vaisseaux sanguins du cœur et affecte principalement les enfants de moins de 5 ans. Les symptômes comprennent une éruption cutanée, des glandes enflées dans le cou, des lèvres sèches, des doigts ou des orteils rouges.

« Il existe de rares descriptions récentes d’enfants dans certains pays européens qui ont eu ce syndrome inflammatoire, qui est similaire au syndrome de Kawasaki » a fait observer Van Kerkhove.

«Le virus Sars-Cov-2 à l’origine de Covid-19 provoque évidemment une inflammation et attaque les tissus autres que les tissus pulmonaires », a précisé, de son côté, Dr Mike Ryan, directeur exécutif du programme d’urgence de l’OMS, ajoutant que «nous sommes dans une situation où les cliniciens examinent quels sont les autres effets de l’infection au coronavirus.»

Il est « très important » que les chercheurs approfondissent ces rapports pour mieux comprendre la nature du virus et la maladie qu’il provoque, a déclaré Ryan. »Le syndrome de Kawasaki est un syndrome qui existe depuis longtemps », a-t-il poursuivi.

Dans tous les pays concernés, les spécialistes appellent à une vigilance accrue pour mieux repérer les cas d’enfants hospitalisés pour une maladie inflammatoire atypique, et déterminer si oui ou non le lien avec le Covid-19 est avéré.

Qu’il le soit ou non, l’apparition de ces cas risque de nourrir les inquiétudes au moment où plusieurs pays songent à rouvrir les écoles après une période de confinement.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page