Kénitra : Débat sur le nouveau plan d’urbanisme
Le projet de plan d’urbanisme de Kénitra suscite une vive polémique avant sa publication officielle. Les critiques mettent en avant des lacunes majeures concernant la gestion de la circulation, l’absence d’espaces verts, et la domination présumée des groupes immobiliers, alimentant l’inquiétude parmi les résidents.
Avec le début des consultations sur le nouveau projet de plan d’urbanisme de la ville de Kénitra, avant sa publication au Journal officiel et sa mise en application, un vif débat a éclaté dans la capitale du Gharb. Les critiques locales soulignent ce qu’ils considèrent comme des « lacunes majeures » dans le plan.
L’une des principales critiques concerne l’absence de solutions claires pour les problèmes de circulation et de transport que rencontre Kénitra, désormais une grande ville de plusieurs millions d’habitants. Selon ces critiques, le plan d’urbanisme ne prend pas en compte la croissance urbaine ni l’augmentation de la population, et ne propose pas de vision claire pour l’avenir de la ville, notamment en ce qui concerne le développement urbain et les espaces verts.
Les acteurs locaux se sont aussi étonnés du manque de projets pour des passages souterrains et des tunnels dans le nouveau plan, d’autant plus que d’autres villes marocaines adoptent ces solutions pour résoudre les problèmes de congestion routière. En outre, l’ouverture des consultations en pleine période estivale, quand de nombreuses personnes sont en vacances, a été perçue comme une manœuvre pour favoriser les intérêts des groupes immobiliers.
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En effet, de nombreux résidents de Kénitra estiment que le nouveau plan ne répond pas à leurs attentes. Ils espéraient la création d’infrastructures essentielles, d’espaces récréatifs, de zones vertes, ainsi que de tunnels pour résoudre le problème de congestion qui affecte leur quotidien. Ils appelaient aussi à une amélioration des infrastructures de la ville. D’autre part, certains citoyens ont noté que le plan prévoit la transformation de quartiers résidentiels en immeubles d’habitation en réponse à l’explosion démographique.
Les manifestations se sont intensifiées parmi les propriétaires fonciers après la révélation que le plan pourrait conduire à l’expropriation de leurs terres pour des raisons d’utilité publique. En réponse, environ 300 familles se sont rassemblées pour revendiquer la protection de leurs propriétés.
La population de Kénitra exprime une inquiétude croissante quant à la domination des groupes immobiliers sur le plan d’urbanisme, au détriment des équipements publics, surtout dans les zones périphériques, alors que la version finale du plan approche.
Un meeting d’information avec les citoyens et les acteurs civiques a été organisé au siège de la commune de Kénitra pour discuter du projet. Les participants ont exprimé leur mécontentement face à l’absence d’espaces verts, la réduction des rues et le manque de solutions pour la congestion urbaine. Certaines interventions ont souligné que le plan ne reflète pas l’évolution urbaine et la croissance démographique de Kénitra, laissant présager un avenir incertain avec un plan qui semble favoriser les intérêts des promoteurs immobiliers.
Cette mobilisation met en lumière les défis auxquels sont confrontés de nombreux citoyens dans les zones visées par les projets d’urbanisme, où le droit de propriété privée se heurte aux nécessités de développement urbain.
En l’absence de plan d’urbanisme pour Kénitra ces dernières années, l’exploitation illégale et le désordre en matière d’urbanisme avaient prévalu. Le nouveau plan était censé offrir une orientation claire pour organiser le développement urbain de Kénitra, mais sa version actuelle a provoqué des réactions négatives en raison de l’exclusion des équipements publics.