Kénitra : des conseillers interpellés pour soupçons de manipulation des suffrages

Une affaire de corruption électorale impliquant cinq conseillers communaux de la commune urbaine de Kénitra a éclaté après qu’une conseillère ait déposé une plainte auprès du parquet général de la Cour d’appel de Kénitra.

Une affaire de corruption électorale a secoué Kénitra, impliquant cinq conseillers communaux. L’enquête a été ouverte après qu’une élue ait déposé une plainte dénonçant les tentatives de corruption de Mohamed Talmoust, candidat à la présidence du conseil communal. À la suite de cette plainte, la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a mené une enquête discrète, entraînant l’arrestation des suspects, accusés de corruption et de manipulation des élus pour obtenir des votes en échange de paiements.

La conseillère plaignante a détaillé dans sa plainte les tentatives de corruption auxquelles elle avait été confrontée. Selon elle, Mohamed Talmoust, en quête de la présidence du Conseil communal, aurait engagé des négociations avec elle à travers l’intermédiaire d’une autre élue. L’enquête a permis de suivre les développements de cette affaire et, après avoir entendu la plaignante, le procureur général près la Cour d’appel de Kénitra a transmis le dossier à la BNPJ.

L’enquête a permis d’identifier et d’arrêter l’accusé principal, Mohamed Talmoust, ainsi qu’un autre conseiller et 3 élues, toutes retenues contre leur gré depuis quinze jours. Selon les médias, après avoir conclu un accord avec ces conseillers, Talmoust leur aurait remis des sommes d’argent et organisé un trajet forcé les menant d’Essaouira à Marrakech, en passant par Agadir, avant de les ramener à Kénitra. Là, il les aurait installés dans un appartement qu’il possède, en attendant l’élection du président, et les aurait forcés à voter en sa faveur.

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C’est dans cet appartement que les agents de la BNPJ, en coordination avec la plaignante, ont tendu un piège à Talmoust, l’interpellant en flagrant délit. L’origine de l’affaire remonte à un contact établi par l’élue intermédiaire, qui avait proposé à la plaignante l’aide de Talmoust pour obtenir la libération de son mari incarcéré, en échange de son vote lors de l’élection du président du conseil communal, moyennant une somme de 120.000 dirhams.

La plaignante, qui collaborait avec la BNPJ, a accepté la proposition et rencontré Talmoust, qui lui a remis une avance de 2.000 dirhams. Elle a ensuite été invitée à rejoindre les autres élues séquestrées dans l’appartement de l’accusé, où elle devait recevoir le montant total de la transaction, soit 120.000 dirhams. Le jeudi 7 novembre 2024, accompagnée de sa mère, elle s’est rendue à l’adresse indiquée. Après avoir récupéré la somme convenue, sa mère a quitté les lieux, et quelques minutes après, des agents de la BNPJ ont fait irruption pour libérer les trois élues restantes.

Lors de la perquisition, la police a retrouvé la carte d’identité d’un quatrième élu ainsi qu’une somme de 180.000 dirhams, représentant le solde des 300.000 dirhams retirés ce jour-là d’un compte bancaire. Après avoir mené l’enquête à son terme, les suspects ont été déférés devant le parquet compétent et inculpés pour corruption, acceptation de cadeaux en lien avec un acte de corruption, ainsi que d’autres chefs d’accusation.

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