La 2ème édition du Bayer Corporate Day sous le thème « Conduire le changement durable en Afrique »
Fort de six décennies de présence sur le territoire marocain, le groupe agro-pharmaceutique allemand organise, sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et Forêts, la 2ème édition du Bayer Corporate Day qui s’est tenue à Casablanca le 25 octobre 2022.
Cet événement phare, organisé cette année autour de la thématique clé « Conduire le changement durable en Afrique », est organisé autour de deux panels qui rassemblent un parquet d’éminents intervenants. Parmi les sujets traités par les panélistes, celui de la réinvention, plus nécessaire que jamais, du modèle agricole africain, mais aussi celui du rôle que jouent l’innovation et les nouvelles technologies en tant que leviers incontournables de croissance qui permettent aux populations de bénéficier, à travers tout le continent, d’une agriculture à la fois qualitative et suffisante.
« La durabilité de l’agriculture d’aujourd’hui – et surtout de demain – nécessite un esprit de responsabilité et de solidarité dans lequel le Maroc s’est inscrit, Et ce dans la perspective d’une agriculture résiliente et durable à laquelle nous nous sommes tous engagés. Un défi à relever collectivement » lance M. Redouane Arrach, Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts.
Et ce dans la perspective d’une agriculture résiliente et durable à laquelle nous nous sommes tous engagés
«Aujourd’hui, la conjoncture internationale est en proie à une spirale inflationniste, manifestée par la hausse vertigineuse des prix des produits énergétiques et alimentaires», a déclaré M. Jean-Baptiste Boulay, Directeur Général Bayer Afrique du Nord.
«Lors de cette 2ème édition des Bayer Corporate Day, les intervenants invitent en choeur l’Afrique à repenser ses modèles de production et de consommation, et ce d’autant plus que l’agriculture africaine se trouve aujourd’hui confrontée à une croissance démographique qui accentue la pression sur la demande en produits alimentaires », a-t-il ajouté.
Pour sa part, M.Rachid Benali, Vice-président de la Comader a fortement insisté sur la nécessité de revoir nos modes de consommation alimentaire « il faut d’ores et déjà envisager et sensibiliser dans ce sens les populations à une meilleure consommation d’un certain nombre de produits alimentaires provenant de matières premières comme, entre autres, le pain, en réduisant le gâchis alimentaire. Au vu de la conjoncture internationale marquée par des tensions d’approvisionnement sur des produits comme le soja, les céréales et le blé, il est impératif de consommer mieux et dans des quantités moindres ».
Durant leurs interventions, les panélistes ont rappelé à quel point l’agriculture africaine était aujourd’hui tributaire des contrecoups des crises mondiales, mais aussi de la pollution atmosphérique, lesquels contribuent massivement à exacerber les perturbations alimentaires au sein du continent, accentuant ainsi sa dépendance alimentaire. Ils ont tous pointé du doigt le recours à l’importation, massive et
coûteuse, des denrées de première nécessité telles que le blé, les céréales ou encore le riz, grevant de fait le potentiel énorme de croissance de l’Afrique.
Autres enjeux, celui de l’inflation de l’énergie et des pénuries en matière de ressources hydriques. Selon M. Amin Bennouna, Expert en énergie, «il est vital que l’accès universel à l’énergie soit effectif pour le continent. Quand on sait que plus de 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité, comment voulez-vous développer une agriculture durable avec une contrainte aussi lourde ? Si l’Afrique veut réussir sa transition énergétique et rattraper son retard, il faudra, à l’instar du Maroc, électrifier l’ensemble du continent et permettre ainsi aux populations et aux agriculteurs d’être connectés à l’énergie moderne ».
Présente lors de ce panel, Mme. Charafat Afilal, ancienne Ministre en Charge de l’Eau et spécialiste en ressources hydriques, a attiré l’attention de l’assistance sur la nécessité de la mise en place d’une gouvernance efficiente pour une meilleure gestion de l’eau, ressource de plus en plus rare au Maroc ainsi que dans la majorité des pays du continent : « Le développement d’une agriculture durable passera nécessairement par une gestion intelligente et mutualisée de cette ressource naturelle, je tiens à préciser que l’eau est aujourd’hui une ressource déterminante dans la capacité des économies à produire et à commercer, aux côtés de l’empreinte carbone, on parle aujourd’hui de l’empreinte hydrique ».
Aujourd’hui, l’Afrique ne cesse de souligner l’importance de l’innovation pour son développement. Les derniers constats indiquent partout de grands progrès dans les innovations techniques, institutionnelles et systémiques dans le secteur agricole africain. Cela contribue, bien évidemment, au progrès social, économique et technologique des foyers ruraux. Les synergies en matière d’innovation produisent un fort potentiel de croissance pour une agriculture durable et pour l’amélioration de l’approvisionnement alimentaire de manière générale. Toutefois, Le principal obstacle à l’innovation demeure l’accès encore très limité en Afrique à une formation initiale et continue adéquate, mais aussi à la technologie. De plus, l’impact du changement climatique – avec l’avènement de variations météorologiques et d’événements météorologiques extrêmes – génère des conséquences graves pour les agriculteurs du continent.
« Ce qui est essentiel en matière d’innovation sociale au service du développement du territoire, c’est la capacité de mesurer l’impact social auprès des populations cibles. Booster l’innovation sociale, c’est avant tout arriver à mobiliser l’ensemble des forces vives des espaces territoriaux et d’adapter l’offre en matière d’innovation aux spécificités de chaque territoire. Imaginer qu’on puisse utiliser l’innovation sociale comme levier de développement territorial sans tenir compte des particularités sociales et sans prendre en compte l’impact, c’est l’échec quasi assuré » déclare M. Tarik Maaroufi, Chief Executive à la Fondation Abdelkader Bensalah .
« Chez Bayer, nous sommes convaincus que le nouveau modèle de développement est porteur d’une nouvelle vision sur le rôle des territoires, comme espaces de conception de partenariats Publiques Privés. Cette stratégie rejoint la vision du groupe « Health for all Hunger for none » qui consacre une place centrale au secteur agricole comme source de création de richesses et de sécurité alimentaire, gage d’éclosion de la démocratie participative et d’ancrage des principes de la durabilité des ressources et de leur résilience face aux effets du changement climatique », indique Mme. Rajaa Kantaoui, Directrice des Affaires Publiques, Communication et Développement durable. BAYER . Experte en gestion des crises et Branding des industries sensibles
Quant à M. Mohammed Amine Zariat, Ashoka Fellow & Président de l’ONG Tibu Africa, il a déclaré que « L’innovation sociale est au coeur de nos programmes qui visent la capacitation et l’inclusion des jeunes et des femmes à travers le sport.
Avec Bayer, nous avons inscrit la dimension de l’impact social et durable comme brique majeure de l’ensemble de nos actions en faveur des jeunes et des talents de l’Afrique ».
Tous ces points, aussi incontournables les uns que les autres, ont été abordés dans le cadre de ce Bayer Corporate Day, qui est devenu un rendez-vous incontournable pour les spécialistes de l’agriculture en Afrique.