La 3ème phase de l’INDH vise essentiellement à consacrer les valeurs de justice sociale et de dignité
La troisième phase de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH 2019-2023), élaborée conformément aux Hautes instructions Royales, vise essentiellement à consacrer les valeurs de justice sociale et de dignité tout en se projetant dans l’avenir à travers l’adoption d’une approche globale basée sur quatre programmes cohérents et complémentaires garantissant la participation de tous les acteurs sociaux, a indiqué le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit.
Il s’agit du programme de résorption du déficit enregistré en matière d’infrastructures et de services de base dans les zones les moins équipées, du programme d’accompagnement des personnes en situation de précarité, du programme d’amélioration des revenus et d’intégration économique des jeunes, ainsi que du programme d’appui pour le développement humain des générations montantes, a souligné le ministre dans une allocution lors de la cérémonie e lancement de la troisième phase de l’INDH (2019-2023), présidée mercredi par SM le Roi au Palais Royal à Rabat.
Le premier programme vise à préserver les acquis des première et deuxième phases tout en poursuivant l’action pour remédier à une partie du déficit relevé par la carte de pauvreté multidimensionnelle, notamment en ce qui concerne l’accès aux infrastructures et services de base, a ajouté le ministre.
Les interventions de ce programme porteront sur cinq axes prioritaires, à savoir la santé, l’enseignement, l’électrification du monde rural, l’approvisionnement en eau potable et la réalisation de routes et ouvrages d’art, a précisé Laftit.
En ce qui concerne le programme d’accompagnement des personnes en situation de précarité, il vise particulièrement à renforcer et à élargir les domaines d’intervention de l’INDH dans ses deux premières phases au profit des différentes catégories de personnes en situation de précarité, en oeuvrant dans le cadre des réseaux associatifs, a-t-il affirmé.
L’intervention dans le cadre de ce programme concernera onze catégories prioritaires parmi les personnes en situation de vulnérabilité, à savoir le soutien à cinq catégories de personnes à besoins spécifiques, les malades et les personnes âgées sans ressources, le soutien à la réinsertion socio-économique de quatre catégories englobant les femmes en situation de précarité, les anciens détenus sans ressources, les mendiants, les vagabonds et toxicomanes, ainsi que la protection de deux catégories d’enfants et de jeunes (enfants abandonnés, enfants de rue et les jeunes sans-abris).
Le troisième programme, relatif à l’amélioration du revenu et l’intégration économique des jeunes, vise principalement à garantir un revenu et créer des emplois pour les jeunes, a ajouté le ministre, notant que ce programme porte sur la promotion de l’élément humain à travers des mesures de soutien à la formation et d’accompagnement dans l’objectif d’intégrer les porteurs de projets, d’adopter une feuille de route pour le développement économique local pour booster les activités économiques et faciliter l’insertion socio-économique des jeunes.
Pour ce qui est du quatrième programme, qui concerne l’appui au développement humain des générations montantes, le ministre a souligné qu’il s’agit d’une nouvelle pierre dans l’édification du système intégré de développement durable qui tend à lutter de manière proactive contre l’une des causes principales du retard en matière de développement humain, à travers l’investissement dans le capital humain dès la petite enfance.
Laftit a affirmé que la concrétisation des programmes de la nouvelle phase se fera selon une méthodologie basée sur une gouvernance novatrice et créative, visant à atteindre davantage de cohésion et d’efficacité et ce, à travers plusieurs piliers, notamment l’adoption d’une culture participative, le renouvellement des mécanismes de gouvernance, l’adoption de la politique contractuelle et du système de partenariat renouvelable, ainsi que la consécration de la gestion intégrée des projets pour assurer une convergence entre les différents programmes sectoriels des établissements de l’Etat et des collectivités territoriales.
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Le ministre a souligné qu’en harmonie avec les nouveautés de la régionalisation avancée et de la décentralisation administrative, il sera procédé à la redéfinition des missions des instances de gouvernance actuelles de manière à assurer une efficience et une efficacité au sein de leurs territoires.
Sur le plan local, le comité local de développement humain sera chargé de préparer un diagnostic participatif et d’identifier les besoins exprimés par les habitants, alors que le comité provincial aura pour mission d’élaborer le programme de développement humain étalé sur plusieurs années et le contrat-programme y afférent, en plus du suivi de l’exécution des projets et la réalisation de rapports sur leur mise en oeuvre.
A son tour, le comité régional de développement humain veillera à assurer la cohérence globale des initiatives provinciales et à allouer les fonds de l’Initiative en tenant compte de la priorité des programmes adoptés, a-t-il souligné.
S’agissant du financement, Laftit a noté que le lancement de la troisième phase de l’INDH 2019-2023 nécessitera une enveloppe estimée à 18 milliards de dirhams, dont 4 milliards seront alloués au programme de résorption du déficit enregistré en matière d’infrastructures et de services de base dans les zones les moins équipées,, 4 milliards seront consacrés au programme d’accompagnement des personnes en situation de précarité, 4 milliards seront destinés au programme d’amélioration des revenus et d’intégration économique des jeunes et 6 milliards seront mobilisés pour le programme d’appui pour le développement humain des générations montantes.
M. Laftit a indiqué que ce programme sera financé à hauteur de 60% par le budget de l’Etat, de 30% du budget du ministère de l’Intérieur à travers la Direction générale des collectivités locales, tandis que 10% sera financé par la Coopération internationale.
La nouvelle phase de l’INDH vise essentiellement à réaliser un développement humain et social durable garantissant les valeurs de la dignité, d’équité et de solidarité et porteur d’espoir, notamment auprès des générations montantes grâce à des programmes ambitieux, a-t-il souligné.
Cette phase ambitionne essentiellement, a-t-il ajouté, de préserver et de consolider les acquis avec une réorientation des programmes de manière à promouvoir le capital humain et les conditions des générations montantes et à soutenir les catégories précaires, outre l’adoption d’une nouvelle génération d’initiatives génératrices de revenu et créatrices d’emploi.
Laftit a rappelé dans ce sens que l’INDH, lancée par SM le Roi Mohammed VI le 18 mai 2005, jouit de la confiance des citoyens et de l’admiration de la communauté internationale en tant que fruit d’une innovation marocaine au service du développement humain, dont l’objectif ultime est de réaliser la justice sociale et territoriale et de préserver la dignité du citoyen.
Ce chantier royal a été mis en œuvre entre 2005 et 2018 en deux phases et ce, à travers l’adoption de 4 principaux programmes, ainsi qu’un programme supplémentaire, entré en vigueur à partir de 2011, a-t-il dit, faisant savoir que le coût global des projets réalisés est estimé à 43 milliards de dirhams (MMDH), dont une contribution de l’INDH de l’ordre de 28 MMDH.
Un total de 43.000 projets et activités ont été réalisés au cours de la période 2005-2017 dans le cadre de l’INDH, a-t-il conclu.