La Californie, Etat américain le plus peuplé, en déclin démographique
La pandémie, la baisse des naissances, les restrictions sur l’immigration et l’exode des résidents à la recherche de lieux de vie moins chers ont tous contribué à une chute de la population de la Californie, longtemps associée dans l’imaginaire public américain à une destination de croissance.
Pour la deuxième fois en deux ans, le ministère californien des finances a relevé une baisse de la population de ce Etat, le plus peuplé des Etats-Unis, avec un peu plus de 39 millions d’habitants selon le recensement de 2020. La Californie a ainsi perdu 117.552 résidents l’année dernière, soit une baisse de de 0,3 % entre 2021 et 2022, due en grande partie aux décès causés par la pandémie et d’un fort ralentissement de l’immigration internationale. Cette baisse fait suite à un déclin légèrement plus important en 2020, lorsque l’Etat a perdu 182.083 résidents, marquant la première fois en plus d’un siècle que la population californienne diminue.
Les autorités ont signalé environ 275.000 personnes quittant la Californie l’année dernière, contre environ 180.000 dans les années précédant la pandémie. Cette baisse est généralement compensée par l’arrivée d’immigrants de l’étranger. Cependant, l’année dernière, ce chiffre a également chuté. L’afflux annuel moyen d’immigrants était de 140.000 personnes avant la pandémie, tandis qu’après ce chiffre a considérablement reculé pour atteindre 43.300. Les responsables de l’Etat ont, par ailleurs, déclaré que, bien que certains Californiens partent pour échapper à la flambée des prix, la population de l’Etat n’aurait pas diminué sans la pandémie, qui a à la fois limité l’immigration et a entraîné le décès de plusieurs résidents.
Toutefois, les dernières données révèlent que la Californie, dont l’identité est liée à une croissance expansive depuis l’époque de la ruée vers l’or, est aujourd’hui un Etat à la croissance stagnante. En effet, l’Etat a déjà perdu un siège au Congrès et ce, pour la première fois en 170 ans d’histoire. Selon les données publiées cette semaine, la majorité des comtés de Californie ont vu leur population diminuer. Des gains ont, néanmoins, été enregistrés dans les régions intérieures, les résidents ayant fui les coûts élevés des villes côtières en faveur d’endroits comme la Central Valley et l’Inland Empire, à l’est de Los Angeles. En outre, les responsables locaux ont déclaré s’attendre à une stabilisation de la population voire à une légère croissance dans les années à venir.
Toutefois, la baisse persistante des taux de natalité porte à croire que les jours de croissance de la Californie sont peut-être révolus. En moyenne, les femmes californiennes ont leur premier enfant à 32 ans, contre 27, il y a une dizaine d’années. Ce recul substantiel de la population dans les villes les plus grandes et les plus dynamiques du pays est la principale raison pour laquelle 2021 a été l’année de croissance démographique la plus lente de l’histoire des Etats-Unis, selon les nouvelles données du recensement.
Avec MAP