La campagne agricole démarre avec un niveau « très faible » des réserves de barrages
La présente campagne agricole démarre avec un niveau « très faible » des réserves de barrages, et ce par rapport aux dix dernières années, a indiqué, mardi, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohammed Sadiki.
En réponse à une question orale à la Chambre des Conseillers sur « les préparatifs pour le lancement de la campagne agricole 2022/2023 », M. Sadiki a fait remarquer que les précipitations se sont élevées, jusqu’au 31 octobre dernier, à 21,8 mm, soit une diminution de -45 % par rapport à une année normale (une moyenne de 30 ans), contre 6,1 mm lors de la saison précédente (+25%).
Il a souligné, à cet égard, que le volume des barrages destinés à des fins agricoles s’est élevée à 3,2 milliards de mètres cubes, ce qui représente un taux de remplissage d’environ 24% et un taux de déficit de -32% par rapport à la dernière saison agricole.
Sur la base de la situation hydrique actuelle, près de 533 millions de mètres cubes sur les 5,34 milliards de mètres cubes prévus dans les plans directeurs des ressources hydriques, ont été temporairement affectés à l’ensemble des périmètres irrigués des barrages, a expliqué le ministre.
Afin de faire face à la situation de pénurie en fonction de la situation hydrique des périmètres irrigués, le ministre a souligné que plusieurs mesures liées au lancement du programme d’irrigation pour la saison en cours dans des conditions normales dans les périmètres irrigués de Loukkos, la plaine du Gharb et Tafrata, ont été prises, tandis qu’une quantité temporaire d’eau a été allouée au lancement de la campagne agricole en cours, dans l’attente de l’amélioration des stocks des barrages agricoles à Massa, Moulay Ali Cherif et Moulouya.
Le ministre a, par ailleurs, noté que l’opération d’irrigation a été définitivement arrêtée dans les régions de Doukkala, Tadla, Al Haouz, Issen, Drâa, la plaine de la Moulouya, Tafilalet et Baht, dans l’attente de l’amélioration des stocks des barrages.
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Le ministre a révélé que la superficie totale qui devrait être cultivée dans les circuits d’irrigation dans le cadre du programme annuel des cultures irriguées pour la saison agricole en cours s’élève à 417 000 hectares, notant que le ministère de l’Agriculture suit de près et en permanence le développement de la situation hydrique au niveau de tous les bassins, afin de programmer et revoir les quotas d’eau alloués à l’irrigation des périmètres irrigués et pour les programmes de cultures, en priorisant l’arrosage des arbres fruitiers et des principales cultures, en accordant autant que possible des autorisations temporaires pour le pompage depuis les nappes phréatiques et en se limitant à l’arrosage des arbres en cas de grave déficit de ressources hydriques.
Le ministère a également œuvré pour restreindre les superficies de certaines cultures (notamment maraîchères et fourragères) dans l’attente de l’amélioration des stocks des barrages, d’adopter l’irrigation complémentaire selon les régions et les disponibilités en eau, et d’assurer le suivi de la mise en œuvre des différents programmes et projets liés à l’irrigation, a relevé le ministre, notant que le secteur agricole ne bénéficie que des quotas d’eau restants après satisfaction de la totalité des besoins des autres secteurs, notamment l’eau potable.
Il a expliqué que le quota qui est effectivement utilisé pour l’irrigation « reste très limité par rapport à celui spécifié dans les plans directeurs hydriques », précisant qu’au cours des dix dernières années, une baisse très forte et continue a été enregistrée dans les quotas d’eau effectivement alloués pour irrigation par rapport aux quotas prévus pour le secteur agricole dans les plans de gestion hydrique.
Le ministre a conclu que cette situation fait du secteur agricole le plus touché par la pénurie d’eau, et le secteur qui supporte in fine le fardeau du déficit hydrique, mettant en garde que ces niveaux records de déficit enregistrés dans les quotas d’eau alloués à l’irrigation « menacent la continuité de l’agriculture irriguée dans les grands périmètres ».
Avec MAP