La campagne de vaccination contre la rougeole freinée par la réticence des parents d’élèves
Alors que le Maroc traverse une recrudescence de l’épidémie de rougeole, le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports a pris des mesures de prévention pour protéger la santé des élèves et limiter la propagation de cette maladie hautement contagieuse. En collaboration avec le ministère de la Santé et de la Protection sociale, une campagne de vaccination a été lancée lundi 3 février 2025 dans tous les établissements scolaires, avec l’objectif de renforcer la couverture vaccinale des élèves et de protéger les plus vulnérables. Néanmoins, la vaccination effraie toujours les parents.
Face à la flambée des cas de rougeole, la campagne vise à vacciner les élèves qui n’ont pas encore été immunisés. Des espaces sont aménagés dans les établissements pour garantir un déroulement fluide et sécurisé de l’opération. Cependant, une mesure particulièrement stricte a été mise en place : les élèves dont les parents refusent la vaccination seront temporairement évincés des établissements scolaires afin de les protéger des risques de contamination.
En cas de détection de cas de rougeole, ces élèves non vaccinés seront exclus pour éviter la propagation du virus. Les enfants malades, quant à eux, devront être mis en quarantaine à domicile jusqu’à leur rétablissement complet. Si la situation venait à se dégrader, une fermeture des établissements scolaires pourrait être ordonnée, toujours sur recommandation des autorités sanitaires. Pour assurer la continuité pédagogique, l’enseignement à distance sera proposé aux élèves malades ou à ceux dont l’école est fermée, conformément au décret N° 2.20.474 relatif à l’apprentissage en ligne.
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La vaccination demeure le moyen le plus efficace pour prévenir la rougeole, une maladie dont les complications peuvent être graves, notamment pour les jeunes enfants et les nourrissons. Le vaccin, qui est administré gratuitement dans les établissements primaires dans le cadre du Programme national d’immunisation, est combiné à celui de la rubéole. Les enfants reçoivent deux doses : la première à l’âge de 9 mois et la seconde à 18 mois. Selon les experts, deux doses du vaccin offrent une protection allant de 97 % à 100 %, tandis qu’une seule dose n’offre qu’une protection de 93 %.
Malgré la disponibilité du vaccin, le Maroc connaît des lacunes dans la couverture vaccinale, alimentées par des facteurs complexes.
L’un des obstacles majeurs à l’éradication de la rougeole au Maroc reste l’hésitation vaccinale des parents. Ce phénomène est particulièrement marqué dans certaines zones rurales et urbaines, où des croyances infondées circulent concernant la sécurité des vaccins. Beaucoup de parents ont peur des effets secondaires, et certains sont influencés par des rumeurs non fondées. Ce climat de méfiance est aggravé par des facteurs sociaux et économiques, où des préoccupations concernant la qualité des services de santé et la gestion des campagnes de vaccination subsistent.
Selon des experts, cette hésitation vaccinale, combinée à la baisse générale des taux de vaccination pendant la période du confinement, a permis à la rougeole de se propager à grande échelle. A cet effet, ils plaident pour une vérification rigoureuse du suivi des calendriers vaccinaux, ainsi qu’une attention particulière portée aux autres maladies évitables par la vaccination, telles que la coqueluche, la diphtérie et la poliomyélite. Des introductions vaccinales sont aussi obligatoires pour certaines maladies infantiles, afin de prévenir des épidémies à l’avenir.
Dans cette situation, l’engagement des parents reste crucial. Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports insiste sur la nécessité d’agir de manière urgente et rigoureuse pour stopper la propagation de la rougeole et protéger les élèves. Mais la véritable clé de la réussite réside dans la coopération de tous : autorités sanitaires, établissements scolaires et surtout, parents.
