La Chine lance une fusée Longue Marche-5, étape cruciale pour une mission sur Mars
La Chine a lancé vendredi une fusée Longue Marche-5, un des lanceurs les plus puissants au monde, étape cruciale dans le programme spatial chinois, notamment pour une mission sur Mars programmée en 2020.
Cette fusée Longue Marche-5 est partie du site de Wenchang, dans l’île tropicale de Hainan, à 20h45 locales (12h45 GMT), selon des images diffusées en direct par la télévision d’Etat CCTV.
Des vidéos postées sur le réseau social Weibo ont montré des foules rassemblées près du site de lancement, applaudissant au moment de son départ.
« Après plus de 2.000 secondes, le satellite Shijian-20 a été mis en orbite », a précisé l’agence officielle Chine nouvelle.
Le satellite doit évoluer jusqu’à 36.000 km de la Terre, selon la revue spécialisée digitaljournal.com.
Ce lancement permet de « tester des technologies clé pour de futures missions spatiales », ajoute Chine nouvelle.
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Le lanceur chinois, équivalent de la fusée européenne Ariane-5, de l’américaine Delta IV Heavy, ou de la russe Proton M., est un des maillons fondamentaux du programme spatial chinois, prévoyant une mission sur la planète rouge en 2020 et une station spatiale d’ici 2022.
« La fusée Longue Marche-5 est chargée d’importantes missions », avait assuré samedi dernier le directeur adjoint de l’Administration nationale de l’espace, Wu Yanhua.
« Si ce vol est réussi, elle devra s’acquitter d’une série de missions cruciales, dont le lancement de la première sonde martienne chinoise, de la sonde lunaire Chang’e-5 et d’un module central de la station spatiale habitée », avait-il précisé, alors que la fusée était acheminée sur son pas de tir.
Le lancement réussi de vendredi intervient après une tentative avortée en juillet 2017, lorsqu’une précédente Longue Marche-5 s’était écrasée en mer peu après le décollage.
La Chine avait déjà fait décoller en novembre 2016, depuis la même base de Wenchang, sa première Longue Marche-5, alors présentée comme le plus puissant lanceur qu’elle ait jamais mis au point.
Mais selon NASASpaceflight.com, ce lancement s’était lui aussi avéré délicat : son satellite avait initialement été placé sur une mauvaise orbite avant que la trajectoire soit rectifiée, permettant aux ingénieurs de proclamer la réussite de l’opération.
Le régime communiste a investi des milliards de dollars dans son programme spatial pour tenter de rattraper l’Europe et les Etats-Unis. Le pays a envoyé son premier homme dans l’espace en 2003.
La conquête de l’espace, coordonnée par l’état-major des forces armées du pays, est perçue par Pékin comme un symbole de la nouvelle puissance de la Chine sous l’égide du Parti communiste au pouvoir.
En janvier dernier, la Chine est devenue le premier pays à poser un engin spatial sur la face cachée de la Lune.
Elle dépense désormais pour ses programmes spatiaux davantage que la Russie et le Japon. Son budget spatial a été évalué pour 2017 à 8,4 milliards de dollars par l’OCDE.
Le géant asiatique a par ailleurs prévu d’installer une grande station spatiale opérationnelle en orbite aux alentours de 2022. Elle devrait devenir la seule station à évoluer dans l’espace après la retraite programmée en 2024 de l’ISS (qui associe États-Unis, Russie, Europe, Japon et Canada).
D’ici une dizaine d’années, le pays ambitionne aussi d’envoyer un premier Chinois sur la Lune.
Avec AFP