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La CNUCED plaide pour l’exclusion des pays vulnérables des droits de douane réciproques

Les économies les plus faibles et les plus petites, dont les activités ont un effet négligeable sur les déficits commerciaux, devraient être exemptées des nouvelles hausses de droits de douane, a indiqué ONU Commerce et Développement (CNUCED) dans un rapport publié lundi.

Le rapport constate que dans de nombreux cas, les droits de douane réciproques risquent de dévaster les économies les plus pauvres et les plus vulnérables, déjà aux prises avec une faible croissance et une incertitude croissante, sans réduire de manière significative les déficits commerciaux des États-Unis ni augmenter les recettes fiscales.

Au fil des ans, un système commercial mondial fondé sur des règles a stimulé le commerce international et contribué à une baisse progressive et régulière des droits de douane, une taxe que les pays prélèvent sur les marchandises importées. En 2023, environ deux tiers du commerce mondial se sont effectués sans droits de douane, rappelle la CNUCED.

Lire aussi : L’escalade des droits douane nuit aux vulnérables et aux pauvres, alerte la CNUCED

En revanche, une vague de droits de douane plus élevés récemment introduits par les grandes économies suscite des inquiétudes quant à l’escalade des tensions commerciales et à leur impact sur les économies les plus pauvres et les plus vulnérables.

Ces droits de douane, actuellement suspendus pendant 90 jours, sont calculés à des taux visant à équilibrer les déficits commerciaux bilatéraux de marchandises entre les États-Unis et 57 de leurs partenaires commerciaux, allant de 11 % pour le Cameroun à 50 % pour le Lesotho.

Les 57 partenaires commerciaux concernés, dont 11 pays parmi les moins avancés, contribuent de manière minime aux déficits commerciaux des États-Unis, note le rapport d’ONU commerce et développement.

Par exemple, 28 d’entre eux représentent chacun moins de 0,1 % des déficits, mais pourraient néanmoins être soumis à des droits de douane réciproques. Comme beaucoup de ces économies sont de petite taille, structurellement faibles et ont un faible pouvoir d’achat, elles offrent des opportunités de marché d’exportation limitées pour les États-Unis.

« Toute concession commerciale qu’elles accorderaient n’aurait que peu d’importance pour les États-Unis, tout en réduisant potentiellement leurs propres recettes fiscales », souligne le rapport.

L’agence onusienne estime, par ailleurs, que si les droits de douane réciproques sont à nouveau appliqués, la demande pour de nombreux produits importés devrait diminuer en raison de la hausse des prix.

Même si les niveaux d’importation des États-Unis restaient aux niveaux de 2024, les recettes tarifaires supplémentaires perçues auprès des économies plus pauvres et plus petites seraient minimes, relève-t-on.

Pour chacun des 36 des 57 partenaires commerciaux, les droits de douane réciproques généreraient moins de 1 % des recettes tarifaires actuelles des États-Unis (environ 83 milliards de dollars en 2024).

Cela signifie que la contribution totale de ces 36 économies serait d’environ 4 milliards de dollars, soit environ 5 % de ce que les États-Unis percevraient en droits de douane en 2024, selon la CNUCED.

Avec MAP

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