La communauté marocaine en Espagne a plus que doublé en 20 ans
La communauté marocaine en Espagne a plus que doublé en vingt ans, passant d’environ 370 000 en 2003 à plus de 870 000 en 2023, selon un rapport de Disenso, le groupe de réflexion du parti d’extrême droite Vox. Cependant, les chiffres diffèrent de ceux de l’agence espagnole de statistiques INE, qui parle de 775 000 Marocains fin 2022.
Le document de 20 pages souligne que sur les « 870.000 Marocains vivant en Espagne », la moitié sont enregistrés en Catalogne (environ 238.000) et en Andalousie (environ 157.000). La Région de Murcie arrive en troisième position avec environ 90 000 habitants marocains.
Vient ensuite le Pays basque où les Marocains forment le plus grand groupe de migrants, estimé à 22 000 sur un total de 151 000 en 2019, soit une augmentation d’environ 15 % depuis le recensement de 2015.
Le rapport analyse également le rôle politique et religieux des Marocains en Espagne. Par exemple, le rapport fait référence au président du sénat marocain Enaam Mayara. Il aurait appelé les ressortissants marocains à former un « lobby » à l’étranger pour défendre les intérêts de leur patrie.
Disenso rappelle que le Maroc reçoit de l’argent à la fois de l’Union européenne (UE) et de l’Espagne pour protéger ses frontières et lutter contre l’immigration clandestine. En 2019, le Maroc a reçu 140 millions d’euros de l’UE : la moitié sous forme de contribution directe et l’autre sous forme d’équipements tels que des véhicules, des bateaux, des radars et des systèmes informatiques. L’Espagne a versé en moyenne 30 millions d’euros par an entre 2019 et 2022, selon le rapport.
Le document parle également d’une stratégie selon laquelle le ministère marocain des Affaires étrangères surveillerait les citoyens à l’étranger, en particulier en Espagne, par le biais d’institutions telles que l’Association des travailleurs marocains en Espagne (ATIME), d’organisations à caractère religieux telles que la Fédération espagnole des Entités Religieuses Islamiques (FEERI) ou par le biais de la politique.
Le rapport parle également d’un nombre croissant de Marocains djihadistes en Espagne. En 2022, 46 jihadistes d’origine principalement marocaine ont été arrêtés en Catalogne, Ceuta et Melilla.
Le rapport sort quelques jours avant les élections régionales en Espagne et vise à attirer davantage d’électeurs de droite aux urnes. Le parti l’a déjà fait ces derniers jours en accusant le Maroc de s’ingérer dans les élections dans l’enclave espagnole de Melilla.