La compétitivité marocaine à l’épreuve de chocs systémiques
Dans un monde en perpétuel changement et face à une juxtaposition de chocs systémiques qui impactent la compétitivité de façon globale les pays. Cette vague a impacté fortement les économies de pays, creusant davantage les disparités régionales à travers le monde. Les entreprises marocaines devront faire face à 5 risques principaux en 2024 notamment le climat, les cybermenaces, l’impact des tensions géopolitiques, l’inflation et la volatilité, et le ralentissement économique. L’économie marocaine est mise à rude épreuve et a montré sa résilience face aux turpitudes géopolitiques.
Dans un environnement mouvementé, l’économie mondiale devrait continuer de subir les effets des tensions géopolitiques ininterrompues. Les retombées du resserrement des politiques monétaires et la poursuite des pressions inflationnistes. Selon les experts, la reprise de la croissance économique mondiale devrait rester lente, et les disparités régionales devraient se creuser davantage.
Les économies émergentes et en développement devraient rester globalement dynamique avec un rythme de croissance en quasi-stagnation aux alentours de 4% en 2024.
La croissance mondiale devrait se stabiliser en 2024 pour la première fois depuis 3 ans. Et cela à un niveau relativement faible par rapport aux tendances historiques. En effet, la croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6% en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7% en moyenne en 2025-2026, selon le rapport de la Banque Mondiale.
La compétitivité doit être à la fois un outil et un objectif de la politique économique. De nouveaux critères ont été incorporés notamment les objectifs de développement durable des Nations Unies, tels que l’environnement, l’éducation, l’inclusion, l’autonomisation et la santé.
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Le commerce et les investissements internationaux de l’emploi, de l’ouverture des sociétés, des mesures liées à la stabilité politique et à l’égalité sociale et entre les sexes. Toutes les économies n’abordent pas les problèmes de la même manière, car cela influe sur leur résilience et leur agilité face à des circonstances changeantes et difficiles.
Les pays tels que le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Lybie ne figurent pas dans le classement où 63 économies à travers le monde sont étudiées.
Au niveau du continent africain, l’Afrique du Sud est le seul pays qui se trouve dans ce classement. Le classement IMD se base sur différents facteurs liés au commerce et à l’investissement internationaux, l’emploi, l’ouverture des sociétés, la stabilité politique et l’égalité sociale.
L’année 2023 a été marquée par une conjoncture économique internationale morose qui continue d’impacter le Royaume. Le Maroc étant un pays dont l’économie est bien intégrée dans la chaine de valeur de l’économie mondiale.
En effet, l’économie marocaine fait face à une série de défis en 2024, allant de la sécheresse historique affectant l’agriculture à l’accroissement des risques numériques. Par ailleurs, les pressions économiques, telles que l’inflation et les tensions géopolitiques, ajoutent une certaine complexité.
L’économie marocaine devra résister une nouvelle fois aux chocs futurs. Selon Coface, les entreprises marocaines seront confrontées à 5 risques principaux en 2024 : le climat, les cybermenaces, l’impact des tensions géopolitiques, l’inflation et la volatilité, ainsi que le ralentissement économique.
Les risques climatiques avec cette sécheresse endémique que connait le Maroc menace l’agriculture irriguée et risque de réduire la production hydroélectrique, soulevant de grandes inquiétudes, notamment une potentielle augmentation des importations d’énergie, particulièrement le pétrole et le gaz.
De même, les tensions géopolitiques croissantes entrainent des perturbations significatives dans les chaines d’approvisionnement et exercent des pressions inflationnistes sur les cours de matières premières. Cela représente un risque important pour les entreprises.
Aujourd’hui, les entreprises marocaines doivent construire leur stratégie autour de trois principes clés notamment l’investissement dans l’innovation pour améliorer l’efficacité opérationnelle et rester compétitif à l’échelle mondiale, renforcer la chaîne d’approvisionnement en identifiant des sources alternatives et minimiser les risques, et adopter une approche agile dans la gestion des opérations pour s’adapter aux évolutions du marché et de l’économie.
Rapport de la compétitivité mondiale IMD 2024
Selon l’indice IMD, Singapour a atteint la 1ère place mondiale en obtenant 100 points, suivie par la Suisse, le Danemark et l’Irlande.
Au niveau arabe, 6 pays arabes ont été classés, les Émirats arabes unis arrivant en première position (septième au niveau mondial), suivis du Qatar (11 au niveau mondial), puis du Royaume d’Arabie saoudite (16 au niveau mondial), puis de Bahreïn (21 au niveau mondial). Puis le Koweït (37 au niveau mondial), puis la Jordanie (48 au niveau mondial).
Au niveau africain, le classement comprenait 4 pays : le Botswana (55e au niveau mondial), puis l’Afrique du Sud (60e au niveau mondial), puis le Nigeria (64e au niveau mondial), puis le Ghana (65e au niveau mondial), où le Nigeria et le Ghana ont été classés pour la première fois selon à l’index.
Au Maroc, le dynamisme du commerce mondial devrait reprendre en 2024 avoisinant 2,7% sur fond d’amélioration des perspectives économiques, restant toutefois inférieur aux niveaux antérieurs. Dans ces conditions, la demande mondiale adressée au Maroc devrait se raffermir en 2024 de 3,7% après un net ralentissement à 0,9% en 2023, rappelle le HCP.
Cet indice lancé il y a 36 ans mesure la compétitivité de 67 pays (dans l’édition 2024) selon 4 sous-indices notamment l’efficacité économique, l’efficacité du gouvernement, l’efficacité entrepreneuriale, les infrastructures. Ces sous-indices sont répartis en 92 sous-indices.
Le rapport s’appuie principalement sur un sondage d’opinion en ligne organisé entre février et mai de l’année 2024, ciblant 6 612 personnes.