La Confédération marocaine des TPE-PME rejette les données de l’Observatoire des TPME

En réponse au dernier rapport de l’entité appelée « Observatoire marocain des TPME », il est évident, malheureusement, que cet observatoire, dans son dernier rapport en collaboration avec la Banque mondiale, cherche à se donner une certaine crédibilité malgré son incapacité à représenter ou parler au nom es très petites entreprises. Il lui manque la légitimité nécessaire pour parler au nom de cette catégorie sans l’inclure, étant donné que l’observatoire est composé uniquement d’administrations publiques, de certains ministères, ainsi que de Bank Al-Maghrib et du patronat, qui ne reflètent pas la représentation de cette catégorie d’entreprises. Cette fois-ci, il a fait appel à la représentation de la Banque Mondiale au Maroc pour avoir une légitimité.

Depuis le début, l’objectif de la création de cet observatoire par le patronat, avec le soutien de Bank Al-Maghrib qui le préside, était de réduire le rôle des très petites entreprises et donc le rôle de la Confédération Marocaine des TPE-PME (Très Petites Entreprise – Petites et Moyennes Entreprises), qui aspire enfin à retrouver sa véritable place, ce qui réduit d’autant plus le rôle du patronat. L’observatoire recourt à la publication d’études et de chiffres qui ne reflètent pas la taille réelle et efficace de cette catégorie d’entreprises.

Cela a commencé dès le premier rapport de l’observatoire, qui a défini la très petite entreprise (TPE) de manière isolée et sans consensus, malgré l’existence d’une définition convenue depuis le 17 mai 2013, date de publication de la première stratégie de la TPE (Très Petites Entreprises). Cette définition stipule qu’une TPE est celle dont le chiffre d’affaires est inférieur à 3 millions de dirhams. Cependant, l’observatoire a réduit cette catégorie, la désignant selon son propre concept de projets, et non d’entreprises, en considérant que la TPE est celle dont le chiffre d’affaires se situe entre 3 millions et 10 millions de dirhams, ce qui fait que son nombre est très faible par rapport à celles qui réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 3 millions de dirhams, entraînant ainsi la publication de chiffres et de statistiques incorrects qui ne reflètent pas la réalité. Par conséquent, toute étude ou chiffre émis par cet observatoire sera inexact et non réaliste, et nous ne pouvons pas les reconnaître, nous les contestons car ils sont basés sur une définition erronée des TPE (Très Petites Entreprises) au Maroc.

De plus, les administrations publiques sur lesquelles cet observatoire s’est appuyé pour collecter des données sur les petites entreprises ne disposent que d’informations et de chiffres concernant les Très Petites Entreprises (TPE) à personnes morales, et n’ont pas de données concernant les TPE à personnes physiques, qui représentent plus de 66 % du total des entreprises au Maroc. Ainsi, les chiffres fournis par l’observatoire dans tous ses rapports, y compris ce dernier, sont inexactes.

Nous avons déjà publié les véritables objectifs derrière la création de cet observatoire pour les très petites, petites et moyennes entreprises, qui a été initié par le patronat et Bank Al-Maghrib. Cependant, l’observatoire manque d’une réelle représentation des très petites et petites entreprises. Cet Observatoire regroupe un ensemble de ministères et d’administrations publiques, chaque institution contribuant d’un montant obligatoire de 500 000 dirhams, financé par le Trésor public. Il semble que ce financement serve principalement les objectifs du patronat, ce qui soulève des questions sur la transparence de l’observatoire et de ses orientations. C’est pourquoi nous appelons la Cour des comptes et le ministère des Finances à auditer le budget de cet observatoire, étant donné que toutes les contributions proviennent des fonds publics des administrations et ministères publiques.

Parmi les observations, le rapport n’aborde pas la problématique de la faillite des TPE, qui est devenue très préoccupante pour cette catégorie d’entreprises. Les statistiques montrent que le soutien gouvernemental et des institutions publiques et internationales, comme la Banque mondiale et la Banque européenne, la BERD etc … se dirige souvent vers le patronat et les entreprises moyennes et grandes, tandis que les très petites et petites entreprises souffrent d’un manque de soutien gouvernemental de ces organismes nationaux et internationaux. Cette catégorie de très petites entreprises fait face à des difficultés de financement, d’accès aux marchés publics et du foncier, en plus de retards de paiement et parfois des refus de paiement.

Dans ce contexte anormal, la Confédération Marocaine des TPE-PME envisage de créer un Observatoire spécifique pour les Très Petites Entreprises au Maroc, comme je l’ai récemment souligné. Cet observatoire serait une étape pour corriger la situation actuelle, où l’une des recommandations de la stratégie nationale pour les très petites entreprises, annoncée le 17 mai 2013, était la création d’un observatoire pour les très petites entreprises, mais cela a été enterré par les modifications gouvernementales de la même année.

L’observatoire actuel, contrôlé par le patronat, ne possède pas de réelle représentation des très petites entreprises, ce qui signifie qu’il n’a pas la légitimité de parler en leur nom sans leur consentement. Il est donc impératif d’intervenir pour corriger cette situation anormale.

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