La Conférence sur la migration consacre le leadership de SM le Roi aux niveaux continental et international
La Conférence intergouvernementale pour l’adoption du pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières a consacré le leadership de SM le Roi Mohammed VI dans ce domaine aux niveaux continental et international, compte tenu du grand succès organisationnel et diplomatique salué par tous, a souligné, jeudi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita.
Bourita a relevé, dans un exposé devant le conseil de gouvernement, que cet événement de Marrakech (10-11 décembre) intervient dans le sillage d’un paradoxe entre l’accroissement des problématiques migratoires, comme en témoignent un certain nombre d’indicateurs tels que l’existence de 260 millions de migrants dans le monde, et le fait que la migration représente 10% du PIB mondial, a indiqué le ministre chargé des Relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, lors d’un point de presse au terme de la réunion hebdomadaire du conseil.
Il s’agit aussi d’une question omniprésente lors des différentes réunions bilatérales et multilatérales, a-t-il fait savoir, déplorant, toutefois, l’absence d’un texte de référence et d’une gouvernance internationale en la matière.
Selon M. Bourita, l’Organisation internationale pour les migrations joue principalement des rôles techniques tels que l’assistance juridique ou l’organisation des retours volontaires, alors que la Convention de 1990, qui régit particulièrement la protection des travailleurs migrants, n’a été ratifiée que par 45 pays, principalement du Sud.
Il a, à cet égard, fait observer qu’en dépit de la création du Forum mondial sur la migration en 2006, l’absence d’une référence et d’un cadre institutionnel a persisté, notant que ces dernières années, cette problématique a évolué pour devenir un phénomène Sud-Sud et non seulement Nord-Sud.
Le ministre a également fait état d’une évolution dans la nature des migrants (45% de femmes) et des réseaux impliqués dans la traite des êtres humains et l’organisation de l’émigration, avec un chiffre d’affaires frôlant les 15 milliards de dollars par an.
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La crise migratoire qu’a vécue l’Europe en 2015, en raison de la situation en Syrie et en Libye, a provoqué une pression européenne sur les Nations-unies afin de concevoir une politique mondiale, intégrée, complémentaire et globale de cette question, a-t-il poursuivi.
Le Maroc a occupé dans ce contexte une position privilégiée, notamment à travers l’adoption d’une politique intégrée sur la question de la migration, basée sur la régularisation de la situation des migrants et la facilitation de leur intégration, tout en luttant contre les réseaux de l’émigration clandestine, a-t-il rappelé.
A compter de 2016, la cadence du travail et de la négociation pour l’adoption d’un pacte mondial pour les migrations s’est accélérée, a-t-il ajouté, notant que des réunions préparatoires ont commencé en 2018 avec la participation de 192 pays pour aboutir, en juillet dernier, à un cadre référentiel qui a donné corps au pacte.
Le Maroc a présenté sa demande pour abriter la conférence interministérielle, qui a été acceptée par l’ONU en reconnaissance des efforts du Royaume dans le domaine migratoire, a indiqué M. Bourita, faisant observer que le Maroc, qui compte 5 millions de migrants de par le monde, est aussi un pays de transit et d’accueil et sa situation géographique en fait un axe de migration vers l’Europe.
Le Maroc a gagné le pari d’organiser cette conférence internationale en moins de 4 mois et d’en faire un succès, sous le Haut patronage de SM le Roi, a-t-il insisté, rappelant que cet événement a été marqué par le message royal adressé à plus de 5.000 participants, dont 1.300 participants gouvernementaux, 500 représentants d’ONG, 159 pays, 20 chefs d’État et de gouvernement et 92 ministres, « ce qui reflète une présence qualitative de différentes régions ».
Le pacte adopté, avec son contenu et ses objectifs, place le migrant au centre des politiques adoptées à l’échelle internationale, en le protégeant et en promouvant ses droits, tout en mettant en place des instruments de suivi de sa mise en œuvre et de financement, a indiqué le ministre, relevant que le défi pour le Maroc consiste à réussir la mise en œuvre de ce pacte et d’en faire un cadre régissant la politique extérieure du Royaume pour aider l’Afrique en la matière.
Les membres du conseil de gouvernement ont réaffirmé leur mobilisation pour réussir ce processus grâce à la vision clairvoyante de SM le Roi dans ce domaine, a conclu M. El Khalfi.